Forum Tiez-Breiz - Maisons et Paysages de Bretagne
Bâti ancien => Réhabilitation => Retour d'expérience de réhabilitation... => Discussion démarrée par: jonneve le 04 septembre 2012 à 10:13:49
-
Bonjour à tous,
Un petit retour d'expérience sur une peinture à l'argile que j'envisage depuis assez longtemps et que j'ai enfin pris le temps de réaliser (enfin, il m'en reste une couche à faire, mais bon...). Il s'agit d'une peinture nommée "alis" en anglais, et dont on n'entend guère parler que sur des sites anglophones, principalement ceux consacrés à la construction en bauge (http://www.cobcottage.com/ par example). J'ai donc trouvé qu'ici en France, personne ne semblait connaître. Une personne à qui j'ai demandé conseil m'a dit que d'après la description, ça ressemblait à une sorte de "stuc à l'argile, très difficile à réaliser". En fait, il n'en est rien, la réalisation est très simple, et personnellement, j'aime bien le rendu.
Il s'agit donc tout simplement d'une peinture à base d'argile (j'utilise du kaolin + du pigment pour obtenir la teinte souhaitée), de pâte de farine, et d'une charge minérale (en général on utilise de la poudre de mica, mais pour les premières couches j'ai utilisé du sablon, un peu moins fin que le mica, et nettement moins cher). Ca fait une sorte de peinture très épaisse, qu'on tartine sur le mur généreusement sans technique particulière. On peut presque dire que c'est à mi chemin entre une peinture classique et un enduit de finition, car du fait de la charge minérale et de la consistence épaisse, on peut facilement rattraper les aspérités de l'enduit. Bien sûr, on garde les ondulations et les indentations, mais on recouvre le grain de l'enduit et en en mettant plusieurs couches, on finit par avoir une texture plutôt lisse au toucher, sans la rugosité des grains de sable.
Une fois sèche, la peinture se lustre au chiffon, ce qui la rend encore plus lisse, et légèrement brillante, ou plutôt reluisante, du fait des particules de mica. Je trouve personnellement que ça permet d'avoir un rendu très sympa tout en restant beaucoup plus abordante, techniquement, qu'un enduit de finition genre stuc ou tadelact destiné à obtenir le même effet. Le rendu est sans doute moins "noble" et plus "rustique" qu'un stuc, mais aussi du coup plus chaleureux.
Bref, je n'ai pas encore de photos à donner puisqu'il me reste une couche à faire (j'avais fait des tests pour voir l'aspect fini, mais je les ai recouverts), mais j'en posterai ici quand ce sera fini si ça intéresse quelqu'un.
Jonathan.
-
bonjour,
je suis super intéressé. pas de retrait, pas de faïençage ?
merci
thierry
-
Non, pas du tout. Par rapport à un enduit, ça reste très fin tout-de-même (à peine un mm). Je pense aussi que la pâte de farine sert de fixateur, car je trouve cette peinture très "propre" par rapport aux enduits terre que j'ai faits (c'est peut-être par manque d'expérience, mais je trouve mes enduits terre poussièreux, si on passe la main sur l'enduit, même doucement, on fait tomber des grains de sable). Si on passe la main sur la peinture, on sent un peu le sable, mais à peine, et surtout, il n'y a rien qui tombe. Contrairement à un badigeon à la chaux, on ne se met pas non plus de pigment sur les mains en passant la main dessus (c'est peut-être aussi une erreur de ma part, mais le badigeon que j'ai fait a un peu cet effet, même si c'est très léger et pas gênant du tout).
En tous cas, la peinture doit être finie ce week-end ou le week-end d'après, donc je posterai des photos dès que ce sera sec (quelques jours suffisent).
Jonathan.
-
En attendant mes photos, il y en a des pas mal ici : http://trctimberworks.com/tag/alis-clay-paint/
-
Bonjour,
merci pour ton retour d'expérience et tes recherches, j'ai hâte de voir les photos.
Argile + farine, les ingrédients font penser à la peinture à l'ocre.
Dans la peinture à l'ocre il y a en plus un tout petit peu de sulfate de fer pour éviter les développements d'algues, lichens..., mais en intérieur ce n'est peut-être pas indispensable, et un peu de savon noir (pour émulsifier je suppose).
-
Effectivement, les ingrédients sont similaires. Une différence très importante, c'est la charge, qui donne du corps à la peinture et en fait presque une sorte d'enduit très fin. Techniquement, c'est plus un enduit qu'une peinture. Pour la même raison, je doute que ça tienne bien sur du bois. L'autre différence, c'est que la peinture à l'ocre contient un peu d'huile de lin, qui sert de liant.
En tout cas le rendu n'a rien à voir. La peinture à l'ocre a un rendu plus granuleux. Elle coûte aussi beaucoup plus cher, puisqu'elle contient beaucoup de pigments. Dans la peinture alis, le pigment n'est pas nécessaire, on en rajoute éventuellement un peu, mais juste pour la couleur (j'ai essayé une fois d'obtenir un blanc avec de la peinture à l'ocre, en utilisant du kaolin à la place du pigment ocre, ça ne marche pas du tout, ça ne couvrait pas et en plus ce n'était pas vraiment blanc...).
-
ça c'est de l'aguichage, je suis impatience.
-
Je drap :)
-
Bonsoir,
Après avoir essayé les recettes à base de colles de farine cuite (et autres ingredients dont l'apport est parfois mal compris) glanées sur le net le constat est que ça fonctionne en terme de peinture mais que le résultat est loin d'être celui esperé.
La peinture est suffisament épaisse pour réaliser des effets de matières, genre peinture cordée mais une fois sec un bon coup de main et ca se décolle.
Alors j'ai arreté de trier/tamiser/filtrer mes argiles et j'en ai acheté des pains tout prêt (pour le modelage recréatif) in the commerce.
Deux fabricants souvent trouvés ; Solargil et Céradel (sous plusieures marques, conditionnement et prix différents) , deux qualités trouvées auto-durcissante et standard, quatre couleurs (blanc cassé, beiges variables, rouge et noire) et des conditionnement de 1 à 10 kg.
Seule difficulté relative la mise en solution.
Découper votre pain en petit cubes (couteau suffit) de 2 sur 2, remplissez un récipient en tassant un peu les cubes et ajoutez de l'eau à niveau. Laissez reposer un à plusieurs jours puis touillez.
Il faut partir d'une pate épaisse et diluer très progressivement pour obtenir un litre par kilo. Si vous mettez trop d'eau dès le départ la mise en solution de l'argile est compliqué voire impossible.
Vous verrez vite que 1 l. par kilo est la bonne mesure car au bout de quelques jours l'argile décante à peine.
Vous pouvez battre au mixer (de cuisine) ou au malaxeur pour affiner le mélange et tamiser pour éviter les morceaux.
Le tamisage n'est pas simple lui et on colle de l'argile un peu partout. Sur certains supports ca s'enlevera très difficilement.
Pour épaissir et fixer mieux l'argile (qui tient dejà à ce stade très bien toute seule) deux possibilités explorées.
La colle de peau et la colle vinylique blanche (celui qui devient transparente au sechage peut-etre que les colles acryliques convienent aussi ?).
La colle de peau à environ 5 gr/l. La colle blanche à environ 25 ml/litre. Vous pouvez diluer si c'est trop épais ou faire une première couche d'impression. Le résulat est net, mat et solide. Facile à appliquer au spalter et la peinture est tirable. Il faut tout de même humidifier le support si il est très absobant. Ca ne tient pas sur surfaces lisses ou peintes. Mais sur la chaux, le chaux/chanvre, la terre bien entendu et le bois (presque) c'est farpait.
(suite next message)
-
Ma préférence va à la colle de peau, malgré ses inconvénients. Elle n'est pas si simple à préparer, la viscosité du mélange dépend de la température, la durée de conservation n'est pas eternelle et elle seche moins vite (un peu) que le mélange à la colle vynilique.
Le seul défaut de la colle vynilque c'est sa réaction avec le métal (du pinceau par exemple).
Autre avantage (supposé) de la colle de peau c'est au mouillage du support. C'est pas prévu la peinture n'est pas lessivable mais sait'on jamais.
Le mélange au vynile se solubilise et coule, sur du blanc c'est sans importance, sur des teintes plus foncées ca fait des traces. La colle de peau y est moins sensible.
Pour la dilution/ajout des pigments pas de problème particulier. Separer une partie de la peinture, mixer vos pigments puis ajouter au reste et mélangez.
Un peu de savon noir et/ou d'alun peut grandement faciliter la chose.
Tous les pigments/naturels/synthétiques/oxydes/colorants sont miscibles apparement. Tous ne tiendront pas à la lumière eternelement.
J'ai essayé l'ajout d'huile de lin. Jusqu'a 5% elle facilite un peu l'etalement de la peinture sans modifier la couleur mais ca seche bcp moins vite au dela c'est contrasté. Elle fonce certaines couleurs, ca peut etre recherché, elle rend la peinture moins couvrante, pour les effets aquarellés ca peut etre aussi recherché. En bref il faut savoir pourquoi on l'utilise. Si on augmente les quantités il faut la tiedir pour la mélanger. Il n'y a pas de limite à ses proportions. De simple adjuvant à moins de 5% à corps de peinture dès 50% (je n'y connais pas grand chose en huile de lin d'ailleurs).
Le rendement : gros seau mot d'eau : 8m2/litre (donc kilo) soit avec de l'autodurcissante de 0,5 à 0,25€/m2 et beaucoup, beaucoup moins avec l'argile standard (0,1 ...)
Non inclu le prix des pigments. Le cout des colles est négligeable.
Et pourquoi pas ajouter une charge ? comme du blanc de meudon ou de la poudre de marbre. Car ca fait des patons et qu'il faut passer par la case "colle de farine" et rebelotte c'est moins solide. De plus ca ne réduit pas le prix (le blanc de meudon peut etre très cher, pour ce que c'est).
Pas de chaux non plus sauf à vouloir un mélange plus blanc oui mais! la chaux filtrée en pate pour peinture coute un bras.
-
(suite et fin)
Les traitements de protection ? Pas d'idées... L'huile de lin par dessus fonce les couleurs très nettement (et rend transparente certaines d'entre elles. La cire de Carnauba (carnaubex) est variable. Et souci en cas de projections de colorants liposolubles (fréquents en salles de bains) la protection va se 'tacher" irrémédiablement.
Le passage de savon noir ? Comme pour le tadelakt. Essayé mais je ne maitrise pas les résultats (y a tout et surtout n'importe quoi).
Les trucs que j'essayerai : la dilution à la biere et le lavis à la biere sur la peinture à l'argile pour densifier la couleur.
Voilà pour l'instant. Notez (notez bien!!) que ceci n'a pas encore été pratiqué sur de très grandes surfaces ni soumis à des tests de longues durées.
[Edit ; je viens d'essayer la recette au lait, lue sur EspritCabane, et le résultat est étonnant.
Mélangé 750 gr d'argile à 500 ml d'eau pour obtenir ma bouillie puis battu le tout avec 750 ml de lait demi-ecrémé ajouté progressivement qui fait monter le mélange et donne une peinture de type pâte nappante très épaisse. Aussi facile à appliquer qu'avec les recettes précedentes mais que je ne peux pas comparer car c'est une argile de couleur différente]
Ps: si j'ai laissé autant de faute d'orthographe c'est pour affûter votre sens de l'observation, ahem.
-
Intéressant Arpèges tes essais, surtout le dernier avec le lait, tu pourrais mettre un peu de photos à l'avenir ? J'aimerai voir les couleurs.
Il faudrait que j'essaie avec le Kaolin, il m'en reste un peu.
Hier je suis passé chez Biosfaire à Nantes, ça évolue tout ça. Ici on a les produits Argilus, une carrière en Vendée, c'est de plus en plus convaincant je trouve, par contre niveau couleur faut aimer les couleurs beige, gris, maron....
-
Oui mais non ;-)
- Je n'approfondirais pas mes essais/recherches/fouillages sur la peinture lait-argile. Elle a des qualités c'est évident, des défauts c'est clair aussi ; c'est du lait -> pas de conservation et contrairement à la chaux l'argile ne le protège pas. La structure de la caséine en milieu basique est connue mais que se passe t'il si se développent des moisissures ?
-Je ne vais pas trop chercher du coté du mélange farine-argile non plus. Pour la raison de la conservation de la peinture aussi et surtout parce que sa proximité avec la peinture Suédoise m'a fait toucher du doigt qu'il y a deux paramètres (trop) peu détaillés. La cuisson doit être longue (pourquoi ? comment ? température ? concentration ?) et les ocres ajoutés sont en fait de l'argile (colorée aux oxydes de métaux) mais dans les recettes originelles (terre de Falun) c'est quand même un concentré de fer et de cuivre. Alors est-ce pour cela qu'elle tient si bien en rouge et se délite assez rapidement avec les "ocres" et pigments trop souvent cités en remplacement ?
- Je vais alors continuer sur deux pistes.
. La colle blanche (vinylique, à papier ou à bois c'est la même) qui émulsionne parfaitement l'argile (à des taux ridicules) la rendant facile à poser et l'ajout d'un stabilisateur pour protéger l'ensemble. Au choix le latex (genre Sikatruc) ou plus simplement la methyl-cellulose (colle papier peint).
. la colle de peau pour le coté 100% naturel.
Et il restera l'adjonction d'huile de lin qui donne aux deux pistes précédente une tenue bien meilleure. Sauf qu'elle n'est pas compatible avec toutes les couleurs (elle fonce les claires, éclaircit les noires, tonifie les rouges) et que c'est un produit complexe sur lequel je me perds en conjectures en relisant les archives de Dotapea (http://online-dotapea-archive.e-monsite.com/medias/files/accueil.html) (heureux qui comme Ulysse découvrit Dotapea ;-)
Et pour les peintures industrielles (je n'ai rien contre l'industrie, c'est moins drôle quand on ferme l'usine) ce sera non. Le pot de badigeon argilux à 65€/15m² c'est du lux comme précisé dans le titre. Et pas le lux de la lumière.
Ps : mon cher berlo votre recette bleu acier (???) is on internet : https://patinedautrefois.fr/blog/produit/peinture-a-l-ocre/ ;-))))
-
Ah oui, ma recette bleu acier (ah bon !), enfin, le mélange de couleur a été repris, rigolo ça.
Tu te lances dans des essais interminables j'ai l'impression ! Mais super je t'encourage de tout mon clavier ;-)
la colle vinylique et le latex vont te faire des peintures étanches à la vapeur d'eau et filmogéne, non.
J'ai pratiqué les 2 déjà. Le latex en extérieur à la brosse sur du ciment, un mélange chaux + kaolin -> bons résultats.
et de la colle vinylique (ou acrylique !?) en intérieur, je ne me rappelle plus trop, mais ça ne poudre pas et je me suis dit que peut-être pour la cuisine ou la salle de bain, pour faire un badigeon lessivable....
edit :
Ouai ben non, c'était uniquement à base de chaux ce que j'ai fait :
En extérieur un badigeon avec du Sikalatex (1 vol CL90 + 1 vol sable)
En intérieur : un mélange avec environ 3 vol chaux en pâte / 3 vol wollastonite / 1 Kaolin + savon noir + methylcellulose (2% du poids de chaux)
+ liant acrylique (2% du poids de chaux) et des paillettes de mica. J'ai barbouillé ça il y a 2-3 ans dans un coin discret d'une chambre et ça tient bien sans poudrage.
Pour en revenir au mélange farine/argile, à l'avenir je m'en tiendrai à la recette de Terre et Couleurs. C'est la même chose que la peinture suédoise il parait, sauf que dans la peinture suédoise l'ocre est une ocre particulière (le rouge de falun), il y a une fiche wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_de_Falun) qui explique un peu. Ça parle de sel pour la conservation, J'avais lu qu'il y a des métaux lourds dedans qui favorisé la durabilité, mais moins la santé !
-
Essais interminables, part One. ;-)
Le sujet comme tous ceux que l'on fouille un peu est sans surprise. Complexe en apparence.
Parce que je ne sais pas, parce-que il y a trop d'informations souvent mauvaises, trop de possibilités, trop d'à peu près.
Mais au fond c'est juste de la peinture à l'argile.
Première étape l'argile :
J'en ai réellement essayées plusieurs.
- Une argile de jardin, Haute-Garonne, juste à coté d'une briqueterie, extraite, séchée, broyée, tamisée (140 microns), lavée : Non utilisable pour de la peinture, trop grossière.
- Une argile rouge du Rougier (Aveyron, Camares), récupérée dans les labours en surface dans les traces d'engins après la pluie, j'ai vu les mêmes en Provence près de la Sainte Victoire, ou en plus variées sur le site de Roussilon, voire en plus blanc dans la champagne pouilleuse : Trop rare, une heure pour collecter 500 gr. c'est long.
- Une Bentonite en poudre : Très fine elle gonfle très peu (mais je la garde elle n'est pas inintéressante)
- Une argile en poudre pour potier, chamotée ; La chamotte ce sont aussi des petits morceaux qui font dans la peinture de gros morceaux : Inutilisable.
- L'argile naturelle pour le modelage, en version sans cuisson ou avec (mais sans chamotte), vendue en pains (humides) de 1 à 10 kg. Blanche, rouge ou noir. Parfois quelques couleurs flashy amusantes (mais un peu chères ces dernières). Ce sont celles ci que j'utilise.
La préparation est simple mais demande un peu de temps.
Pour transformer en pâte un pain de glaise humide, il suffit de le découper en petits cubes de 1 cm par 1 cm (environ) avec par exemple un couteau lisse et large (pour pouvoir appuyer dessus, mouiller la lame pour quelle colle moins). Placer l'ensemble dans un récipient peu profond et le recouvrir d'eau jusqu'à affleurement. Laisser tremper 24 h. ou beaucoup plus (pas de limite). Quand l'ensemble est bien imprégné et reposé, il faut enlever l'eau (l'argile a gonflé mais l'eau reste claire) excédentaire, puis touiller. Avec 1,5 ou 5 kg c'est facile, avec 10 kg beaucoup moins.
Le meilleur engin pour réaliser ce mélange c'est le batteur de cuisine avec ses fouets à pétrir (les queues de cochon). Battre à vitesse lente. Lorsque la pâte prend forme ajouter un peu d'eau, progressivement pour arriver à une pâte gélifiée stable.
Ca se mesure! L'eau ajoutée, soustraite puis réajoutée (lors du battage) représente 400-500 ml pour 1,5 kg d'argile en pain. Pas plus. Si vous laissez (ajoutez) trop d'eau c'est la galère. Et bien-sûr un récipient pas trop profond, car les fouets font maximum 15 cm.
Le bon indice c'est qu'à la fin vous pouvez battre avec les fouets normaux du mixeur (ces machines ne sont pas très puissantes).
Le résultat final est une pâte fluide qui ne sédimente pas. Conservable indéfiniment sous un peu d'eau.
C'est la base de travail.
-
(limite des trois mille caractères) : En cas de problème, il y a des pâtons, des morceaux etc. diluez votre mélange en triplant le volume d'eau puis filtrez-le sur un voilage de rideau, un bas/collant (tendu), un voile de tamis pour apiculteur ou et c'est bien plus difficile à trouver un tamis 60 ou 80. Laissez décanter quelques jours. Puis enlevez l'eau résiduelle. Mesurez (environ) l'eau ajoutée et l'eau soustraite pour être sûr des chiffres.
Le taux de dilution de l'argile est important.
-
Essais interminables partim two.
Les mélanges.
Essayés avec ; rien, la colle blanche (pva), l'acrylique, l'huile de lin, la colle papier peint, du talc et du latex synthétique (SikaTruc), la colle de peau c'est pour une autre fois (comme d'ailleurs la colle d'écorce de bouleau (https://fr.wikipedia.org/wiki/Brai) qui ne se fera certainement jamais).
En tableau ça donne ceci :
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/04/tableau-2.jpg)
Une petite image du matériel utilisé :
https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/04/img_20190408_190019-1.jpg
En pratique sur le mur ca donne cela
pour la première couche :
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/04/img_20190409_170605.jpg)
Et enfin ceci pour la seconde (pas séche!):
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/04/img_20190409_175614.jpg)
Cela appelle quelques commentaires...
Le tableau des mélanges est un peu brouillon, il aurait fallu fixer un paramètre (ex. le taux de dilution d'argile) puis en ajouter un autre et le faire varier (disons trois ou quatre valeurs). Avec l'argile et huit paramètres ca fait vite beaucoup d'options. D'autant qu'une fois fixé un paramètre il faut le croiser avec les autres or ils ne sont pas indépendants.
Je vous laisse imaginer les tableaux de quelques centaines de lignes en perspective (une aspirine ?)
Alors j'ai fait plus simple donc moins bien. Avec divers essais non présentés pour orienter les essais. Toutes les valeurs sans unités sont en grammes.
L'objectif c'est de faire tenir 100 à 150 gr d'argiles par m² sur le mur. Vu les résultats les valeurs du tableau sont dans les clous. Une préférence pour l'essai numéro 3.
Pour détailler l'effet des adjuvants j'ai des pistes nettes et d'autres moins :
L'huile de lin : Hydrofuge, protectrice, donne du corps à la peinture, facilite son étalement, fonce la couleur, elle est parfaite sauf qu'elle augmente la transparence (la peinture couvre moins).
Essais n°5, 8 et 9 (8 et 9 non présentés, mais ce sont les essais retenus)
La colle à papier peint (tout le monde dit methylcellulose sauf que sur le site d'un fabricant il est écrit "extraits d'amidons"??) : C'est l'adjuvant qui donne la texture idéale à la peinture. Pas assez (2-4 gr / litre) elle ne fait rien, trop (12-15 gr/litre) c'est de la purée inutilisable, jusqu'à 5-6 elle donne un peu de corps, entre 7 et 11 elle est parfaite. C'est un paramètre difficile à fixer et manipuler vu sa variabilité. Il existe différents types de colles, la mienne "papier standard à 4€" était périmée.
Il faut trouver une technique pour l'ajouter, car si vous l'ajoutez directement il va y avoir des grumeaux (pas bien grave notez mais ça peut être énervant). Alors d'abords la préparer à 20/30 gr litre puis l'ajouter à l'argile. (suite suivant)
-
(suite) Elle a un effet décapant sur la viscosité ;
La ligne visc relative sec. est un test non standard réalisé avec un petit entonnoir. Les valeurs affichées sont en secondes le temps nécessaire à l’entonnoir pour se vider (c'est une moyenne sur plusieurs mesures). Elles permettent de comparer entre eux les essais. Ca va d'une valeur de 3,7 à 60 et même en cas d’excès (N°1) ca ne coule pas du tout.
Ca ne vaut que pour cet entonnoir là. En pratique ça veut dire qu'a partir de 7-8 gr/litre de colle papier peint (cette colle là!!) la peinture ne coule pas et le mélange reste stable (surnageant faible).
Le liant acrylique : Je n'avais que du Bindex très concentré (et très cher). C'est le seul adjuvant qui ajouté seul à permis d'obtenir une argile sans surnageant (sédimentation) mais la peinture coule (et laisse des traces de pinceau) et couvre assez mal à la première couche, cela s'améliore à la seconde. C'est l'essai 0. Il n'est pas à jeter car vu d'autres essais c'est l'adjuvant qui permet de tenir sur les surfaces trop lisses. C'est une piste à garder pour les sous-couches.
L'idée c'est même de mélanger de l'argile à une peintre acrylique (A+) premier prix très diluée pour obtenir un fond uni sur les supports a problème.
Il y a une réticence naturelle à utiliser l'acrylique car justement ce ne l'est pas (naturel).
Le talc : Comme charge. Dans un stuc (chaux) il donne après lustrage des effets moirés très jolis, dans la peinture à l'argile je ne vois pas son utilité. Il est plus cher que l'argile et il faut le voir de très (très) près pour admirer ses effets de brillance. Petites plaques qui renvoient la lumière.
Vu à la loupe...
La colle vinylique ou Pva : Colle blanche dans mon cas, colle à bois ou liant vinylique. Inoffensive malgré son nom synthétique. A voir. Elle n'a pas de défaut mais pas de qualité remarquable. Sauf peut-être sa rhéologie. A partir de 14 gr. (essai n°2) au touillage le mélange épaissi comme un fluide non-newtonien.
L'Hydro SK : L'hydrofuge SikaTruc utilisé pour les enduits, bétons, mortiers. Aucun avantage particulier. De toute façon je ne voulais pas dépasser 10% du poids de l'argile et 5% du volume final. C'est le seul produit qui contient un constituant à déclaration obligatoire* (= problème de santé en perspective)
* Les normes sont assez variables pour les produits non alimentaires, une seule règle respectée : si il y a un problème il est écrit en tout (tout) petit quelque part. Le reste c'est du vent ;-)
L'Hexametaphosphate de sodium C'est un dispersant pour l'argile, indispensable si vous vous lancez dans la fabrication de dizaine de litres de peinture, je n'en parle pas mais ça existe.
Chez Solargil en réactif technique c'est aux alentours de 15€/kilo ailleurs c'est beaucoup plus cher.
Concentration 1 à 2 % du poids d'argile (ne fonctionne pas sur la Kaolinite, mais elle est rare).
-
Les pigments/colorants : Il faudra en parler car c'est la partie coûteuse (facile 50%) de l'opération, d'autant que les terres "naturelles" sont aussi de l'argile et que c'est à intégrer dans les calculs.
En résumé je m'excuse pour tout ce verbiage indigeste ;-) et vous souhaite de joyeuses fêtes de la saint choucroute. Je ferai plus concis une autre fois.
Je me savais très apte à parler pour ne rien dire mais de là à écrire pour la même chose, j'ai comme une pudeur de damoiseau.
-
Salut et MERCI pour le retour d'expérience :)
-
j'ai comme une pudeur de damoiseau.
Faut pas
Merci aussi, pour cette contribution , et tout le reste.
(Et le Cesar d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre est décerné à...)
T.
-
Oui, bravo Arpèges,
j'ai fait un peu la même tambouille pour des enduits à la chaux, mais je me suis un peu emmêlé les pinceaux, car je n'ai pas eu ta rigueur dans le protocole. Je ferai un CR avec ma recette finale probablement. J'ai fait 8-9 essais aussi et c'est long... et les derniers se sont rétractés et décollés, la loose, sous-dosés en chaux je pense.
Mes impressions sur les éléments en commun :
J'essaie de limiter les adjuvants au minimum: environ 2% du volume de chaux.
- Pour le methylcellulose, ce que j'ai est en poudre (ceci (https://www.ocres-de-france.com/fr/liants-outils/547-methylcellulose-3700403408355.html#/138-conditionnements,pot-de-400-g)). Je l'ajoute sous forme de gel (ma préparation doit avoir 2 ans maintenant). Il faut le mélanger à l'eau quelques jours avant de l'utiliser il me semble, ça ressemble fortement à de la colle à papier c'est vrai. J'en mets environ une cuillère à soupe (20ml) pour 2 l d'enduit (750ml de chaux en pâte).
- Pour le liant acrylique (ceci (https://www.ocres-de-france.com/fr/liants-outils/550-liant-acrylique-liquide-3700403403848.html), je n'ai pas essayé d'autre colle), j'en mets environ une cuillère à soupe (20ml) pour 2 l d'enduit aussi (750ml de chaux). Je pense que grâce à lui j'évite facilement le poudrage et quelques jours après la surface et lessivable sans blanchir mon éponge. Comme toi, un peu réticent à l'utiliser aussi, il faudrait que je fasse un essai sans pour voir la différence.
- J'ajoute en gros la même proportion de sel d'alun (dispersant, fixateur ??). pas trop sûr de l'effet non plus, mais ce n'est pas cher !
- Le talc, change la plasticité de l'enduit, c'est plus pâte à modeler avec, mais je fais un peu le même constat que toi, avec des poudres très fines comme de l'argile c'est redondant.
- Les pigments/colorants, un peu de blanc de titane et une pointe de bleu outremer produisent un blanc très lumineux, voir trop. Pas la peine d'en mettre énormément dans mon cas, 10% du vol de chaux. J'ai utilisé de la chaux en pâte que j'avais éteinte il y a plus d'un an, à partir de chaux micronisée, un pur régale, très blanche, aucune impureté, mais bon c'est difficile d'en trouver, pourtant elle est très utilisée dans l'industrie et ça doit être pas trop cher....
- savon, j'ajoute toujours une noisette de savon noir, en espérant que cela améliore le mélange, agent mouillant, dispersant,... en tout cas, ça sent bon ! tu pourrais peut-être essayer un peu de savon pour disperser tes grains d'argile et stabiliser l'émulsion.
bonne continuation, bon courage, que le dieu des mélanges soit avec toi !
-
;-)
Les peinturlures à la chaux je maîtrise un pneu plus plus.
Sauf qu'en fonction du support, du résultat, des conditions c'est parfois d'une difficile complexité complexe et compliquée. Avec l'argile je cherche un produit plus simple.
Et si le mot à la mode c'est sérendipité, dans mon cas c'est plutôt sérendépité.
Certes tous les mélanges tiennent et l'objectif est mieux cerné. Mais un détail soulevé par hasard me chiffonne. Le savon noir.
Je l'utilise oui comme mouillant sans le préciser (et pas de produits vaisselles à cause des mousses) pour mélanger les pigments ou l'huile de lin.
Sauf que si dans le cas d'un enduit à la chaux on peut l'appliquer (plutot a fresco) sans presque rien changer à la couleur, comme imperméabilisant, dans le cas de l'argile (ceux étudiés) le savon noir fonce la couleur et d'autres savons font la même chose.
C'est génant. Un coup de serpillière savonneuse et paf une trace ou une auréole.
J'espère que c'est juste du à l'argile "polymère" utilisée pour les essais. (trop chère je comptais l'abandonner).
On peut observer sur la photo les bandes horizontales réalisées sur les essais 5 à 9.
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/04/img_20190417_143628.jpg)
On y voit aussi les effets sur la couleur des adjuvants. Léger foncage pour l'acrylique et la colle PP en exces (0 et 1) fort foncage pour l'huile de lin (5, 8 et 9) et pour les mêmes l'effet de transparence du à l'huile. Le trait de feutre ne disparait pas. A moins qu'il ne se soit solubilisé dans le mélange. Je vais tout refaire en resserant l’éventail de paramètres.
En oubliant définitivement l'ajout de chaux (écailles) talc (rien) farine (écailles) et lait (moisissures dans le pot)
Pour l'argile a priori l'Alun est sans objet, en soltion dans l'eau il fait précipiter les oxydes (pigments). Alors que pour la chaux il fixe, disperse, etc.
et les derniers se sont rétractés et décollés,
Trop chargé en chaux, pas assez en charge inertes. Adjuvantation (a sec c'est obligatoire) mal maitrisée et/ou support inadapté. Classiquement on applique autant de couche que de facteur de dilution. Une pate diluée une fois c'est un badigeon en une couche.
Sur support rigide la caseine (+ assouplisant genre huile de lin ou glycérine) donne de bons résultats. Et avec le methylcellulose (dont l'effet rétenteur d'eau me laisse perplexe) on évite de retouiller toutes les deux minutes, ca s'étale mieux, ça coule moins etc.
Oui le chaulage à la queue de vache c'est facile, la peinture nettement moins ;-)
-
Essais interminables, on jette tout et on recommence.
J'ai laissé passer six mois car j'ai négocié un délai avec l'urgence, genre ; plus tard.
Et c'est pas dommage.
Après six mois au soleil (et à la pluie) j'ai un retour sur la tenue des échantillons.
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/10/img_20190922_161141.jpg)
La photo est prise au smartphone (de daube) et les couleurs peu représentatives.
Sauf que c'est assez clair de visu quand je le vois moi avec mes yeux. (...)
Les N°5, 8 et 9 ont mieux tenus que tous les autres. Merci l'huile de lin...
Tous le monde le savait mais ça valait la peine de vérifier. C'est même une piste à explorer pour garder les teintes des peintures dites Suédoises (ou à l'ocre), une recouche chaque année d'huile de lin (siccativée) et on gagne quelques années.
Complètement délavé la n°1. Très (trop) chargée en Méthyl Cellulose. Aussi délavée la n°4 qui sauf du Talc n'a rien de spécial, donc le talc ne sert pas à gd chose (et plus cher que l'argile).
Les 6 et 7 toujours plus claires (c'était pas un effet de lumière) adjuvantées en Hydro SK (sikalatex hydrofuge) n'apportent rien (ouf!!)
La 0 et la 3 ont mieux tenus. La 0 chargée en Acrylique (Bindex) et la 3 simplement plus concentrée en argiles. La concentration est alors un paramètre à retenir, l'acrylique moins voir plus bas.
La tenue en pot :
(https://chauxetdependances.files.wordpress.com/2019/10/img_20191017_141104.jpg)
Et là ... A part 3,5,8 et 9 des colorations noires sont apparues. De type "réaction chimique" dans les cas 6 et 7 (sikalatex) et/ou moisissures dans les autres cas.
Je pourrais penser que le siccatif de l'huile de lin (un mélange de métaux lourds) a joué, sauf que le 3 n'en contient pas.
Il y avait pourtant un produit clairement sensible, le méthyl-cellulose (la colle à papier peint ne se garde pas en solution), mais bon ?
Autre 'surprise' le 0. Pas de méthyl-c mais de l'acrylique et des colorations pourtant.
En résumé les bonnes pistes :
- Concentration d'argiles + elevée.
- Combiné PVA/Methyl-C pour la rhéologie (la colle de peau! essais présentés)
- Huile de lin pour la tenue (avec le souci de la modification de couleur et effet sur la rhéologie)
- Dispersants Hexametaphosphate/savon noir (modifs voir plus bas)
Pourquoi s'acharner ? Jetez un coup d'oeil aux tarifs des peintures à l'argile du commerce...
-
Bonjour
J'ai vendu des peintures "naturelles" : Auro, Natura, mais aussi Terrafino, Clayfix et Kreidezeit.
J'ai participé et organisé des formations "peintures naturelles" soit avec l'aide des fabricants, soit avec des artisans.
Malgré de très nombreux essais, aucun artisan n'avait réussi a approcher le rendu d'une peinture tierrafino, ou la solidité d'une Clayfix en poudre, mais surtout très mate (79€ en 2010, pour 10 kg et 100/120 m2).
Mais avec quelques professionnels nous avions obtenu des résultats assez sympa en se basant sur la recette de la peinture à l'ocre diffusée par l'association Terre et Couleurs. J'avais, en particulier, réalisé un essai avec de l'argile "rouge de Royans" issue d'un sac d'enduit mural tamisé.
Le primaire à la caséine Kreidezeit était aussi un produit intéressant une fois mélangé avec des pigments (en faible dose) ou de l'argile pure (provenance carrières du boulonnais, ou toujours rouge de royans d'akterre.
De mémoire, le métyl cellulose ne permettait pas une densité aussi importante et n'offrait pas, une fois sec, la possibilité d'une seconde couche.
Je pense que nous avions fait des essais de 2 couches caséine + 1 métyl, mais on perdait un peu du mat profond obtenu par les deux premières couches.
Par contre il permettait des effets de teintes sur du bois, avec un peu de possibilité de lavage une fois sec.
Donc mes meilleurs essais : peinture à l'ocre en remplaçant l'ocre par de l'argile finement tamisée.
Cdlt
-
Bon c'est plié, ce sera à la colle de peau.
Je n'ai pas été chercher loin, Persée et G.Books fourmillent de recettes en tout genre, plus ou moins compliquées mais presque toujours à la colle. Les badigeons de chaux avec ou sans caséine (plutot au fromage maigre qu'au lait) sont bien représentés, trouvé une mention anecdotique d'une peinture à la pomme de terre, parfois des recettes que l'auteur n'a clairement jamais utilisées lui-même ; qd il s'agit d'un badigeon possiblement utilisé en 1845 sur une aile de la maison blanche (Ouachingtone) qui "aurait" fort bien tenu sans autre précision on peut avoir des doutes. Parfois c'est l'inverse, le badigeon "Bachelier" (recette originelle disparue avec son auteur) est cité très souvent. Avec divers essais de reconstitution, des détails sur sa fabrication, mise en oeuvre etc. (il contenait 15% de carbonate de plomb, on ne le refera pas).
Mais dans l'ensemble pas une trace de peinture dite "à l'ocre" (ou très peu?) et encore moins à l'argile.
Par contre la détrempe c'est à la colle.
Et ça marche très bien.
Et c'est assez drole, ca se fait peinture "tiède".
Alors bien sur elle a de gros inconvénients ; Parfois une seule couche suffit, elle ne goutte pas, elle tire bien, elle couvre, elle n'enleve pas la peinture déjà posée, elle seche vite, elle est mate, unie, lavable légèrement, les reprises sont faciles et le pire elle ne coute presque rien. A la louche 0,15 à 0,30 €/m2 (pigments compris, représentant la moitié du cout). Sans pigments c'est plutot 0,1 €/m2.
Elle devrait se poser sur un peu tous les supports classiques dont la très célèbre plaque de platre (qui est en fait en carton) et même tenir sur des supports compliqués du genre peinture lisse glycéro pour peu qu'on l'ait "matée" (poncée avec divers abrasifs). On peut préparer les fonds au gesso, un blanc ou un platre ou les deux à la colle (le platre c'est mission impossible en fait) avec ou sans argile, poncer le résultat et finir à l'argile.
La protection c'est moins finalisé. L'huile de lin dans la dernière couche ou tant pis une dilution d'acrylique.
En résumé, c'est une peinture à 35-50 gr/l de colle, 600 à 800 gr/l d'argile et 0 à 250 gr/l de pigments (en fonction de). On peut la "charger" (mais ce sera une substituion) avec du blanc (de ...), de la poudre de marbre, du platre, du talc, de la poudre de verre, de la silice, du mica etc. Notez que les blancs, le marbre et le platre sont des sels de calcium et que celui ci interagit très défavorablement sur les argiles (la peinture devient un peu merdique soudain). Elle s'utilise tiède (30-40°). Elle ne se garde pas eternellement, il faut garder sa base colorée et ajputer la colle à l'utilisation. L'argile c'est celle décrite ailleurs.
La peinture elle même se travaille, on peut regler finement sa rhéologie à l'aide de silicate/carbonate de soude (à developper).
-
[suite <3000]
De tous les bidules trucs essayés avant, seule l'huile de lin et l'acrylique sont conservés.
Et l'huile de lin pas n'importe comment, elle donne du "corps" et du "mordant" a la peinture. Bon en fait elle modifie lourdement sa rhéologie et pas dans le bon sens. Ce sera dans la dernière couche seulement (avec du savon noir, ajoutée chaude).
On attend d'elle qu'elle réticule et durcisse alors un agent siccatif est bienvenu (elle s'éclaircit au soleil, attention aux murs exposés).
Pour l'acrylique pareil mais pas pour la même raison : Peut-etre dans la dernière couche.
J'oublie définitivement (avec raisons), la résine PVA, les latex, la colle papier peint (c'est de l'amidon), le lait, la caséine, les méthyl-cellulose, l'alun, les farines, les jaunes d'oeufs, les crepes et le raton laveur etc.
Oui j'ai des photos, des détails, des manips, des trucs, des machins mais pas ce soir, j'ai piscine. ;-)
(ce que j'aurais au moins gagné dans la bataille c'est une meilleure compréhensitude de l'adjuvantation ajoutée en plus dans les laits de chaux calcique d'hydroxide de calcium.
L'huile de lin, ajoutée à l'extinction elle saponifie...
La colophane, j'ai enfin trouvé une trace et une raison.
L'alun a un effet foisonnant sur les ac. carboxylique de la saponification de l'huile de lin peut se remplacer par de l'argile à l'extinction. Semble favoriser la solubilisation de la portlandite et dans les peintures grillées permettre une re-carbonatation.
La caséine était utilisée à des taux bien plus élévés que préconisés maintenant.
Le savon noir et l'huile de lin c'est redondant.
etc.)
-
Bonsoir,
il y a un stage Tiez-Breiz peinture naturelle le 3 et 4 juiellet cette année on peut demander comment faire une peinture à la colle de peau.
-
Ouvrez n'importe quel "manuel du peinstre en batimens" du XIX siècle. Ou le Rustica de 1777 c'est dedans.
;-)
-
Juste une recette utilisée par un artisan peintre.
Il utilisait majoritairement des peintures et enduits du commerce (auro, tierrafino, claytec..) mais il lui arrivait aussi de fabriquer ses peintures.
Et je me souviens qu'il avait acheté de l'enduit argile rouge (Rouge du Royans) afin de réaliser un "badigeon" pour un plafond en bois : colle à papier peint + argile diluée.
sur photo le rendu était intéressant.
Cdlt
-
Hello ca reste une peinture à la "farine"(même si la colle pp est un amidon modifié adjuvanté). Bien pour les plafonds. Un coup d'éponge et c'est parti, peinture compris ;-).
Si vous voulez explorer une piste, c'est le tramage à la cellulose. Le papier toilette est capable de boucher un puisard (vérifié!). Un mélange argiles cellulose c'est connu mais pas très fin (terre-paille quoi) Alors que du papier cul ahem toilette pardon dissout (eau+soude) fait une pâte facile à mélanger aux argiles.
Reste à rendre le mélange résistant.
(En céramique ça s'appelle du paper-clay, argile au papier).
;-)
-
Hello ca reste une peinture à la "farine"(même si la colle pp est un amidon modifié adjuvanté). Bien pour les plafonds. Un coup d'éponge et c'est parti, peinture compris ;-).
Si vous voulez explorer une piste, c'est le tramage à la cellulose. Le papier toilette est capable de boucher un puisard (vérifié!). Un mélange argiles cellulose c'est connu mais pas très fin (terre-paille quoi) Alors que du papier cul ahem toilette pardon dissout (eau+soude) fait une pâte facile à mélanger aux argiles.
Reste à rendre le mélange résistant.
(En céramique ça s'appelle du paper-clay, argile au papier).
;-)
Sur du Fermacell enduit il fallait quand même fortement mouiller et frotter fort pour décoller, sur du bois, une fois sec, à part en ponçant ça ne se décollait pas, mais je n'avais pas essayé en trempant le bois dans l'eau.
c'était avec la colle à PP Auro
Sur La Maison Ecologique il y a eu plusieurs fois présentation de recettes d'enduits chaux ou argile avec de l'isolant cellulose, mais je n'ai jamais essayé.
encore un truc à tester ...