Auteur Sujet: Chaux vive Labasse (experimentations et finitions à la chaux)  (Lu 13271 fois)

berlo

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Bonjour à tous,

Un petit sujet sans but vraiment précis sur la chaux vive.

J'ai éteins de la chaux vive Labasse (-&Fils) que j'ai trouvé dans un "Espace Emeraude", ça ne m'a pas fait du tout comme la première fois (je n'ai pas noté les marques, c'était pour le jardin dans un Gamm Vert). La chaux éteinte est beaucoup plus ferme. Je passe d'une consistance de faisselle un peu ferme à de la crème glacée, comme si elle commençait à prendre (après un mois). C'est déstabilisant, mais a priori c'est normal. Selon le producteur, c'est équivalent à de la "chaux aérienne calcique naturelle CL70"

Tout ça pour dire qu'ils ont un site avec des fiches intéressantes : http://chaux-labasse.com/restauration.html

Pas sûr que ça soit le mieux pour mes enduits mais bon, faut bien que j'utilise les 160l (4 sacs)... Je ferais un enduit avec (chaux/kaolin/poudre blanche) pour le rez de chaussée à appliqué sur la couche de finition du chaux-chanvre qui est loin d'être lisse..
Je poursuis mes essais pour faire une finition lisse et blanche sur du chaux-chanvre (evoqué ici). Toujours rien de transcendant, mais c'est marrant à faire. Je n'ai pas refait beaucoup d'essais, mais maintenant je mets moins de Kaolin et plus de poudre blanche (wollastonite et béatite) et je me lance dans les adjuvants (alun, méthylcellulose, liant acrylique).
« Modifié: 01 décembre 2015 à 08:50:45 par berlo »

Arpèges

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #1 le: 10 novembre 2015 à 23:16:44 »
Bonsoir,
Oui c'est vrai c'est amusant à faire et pas que. C'est instructif aussi.
Comme je suis passé par les étapes que vous décrivez, de la Chaux fleur (Gamm-Vert) à 2 €/Kg à la Chaux poudre sanitaire (Labasse&Fils) à 0,3 €/kg en passant par la Chaux agricole en granule 2-8 mm (1 €/kg). J'ai observé la même variabilité dans les chaux pâtes obtenues après extinction.
De la crème presque fluide à la pâte épaisse parfois difficile à passer en bétonnière (j'ai quand même un truc).
C'est lié à la teneur en CaO (ou MgO) réelle du produit - dans une chaux vive bon marché il y a visiblement autre chose que du CaO, même si elle titre 90 % (CL90). Je ne me l'explique pas autrement, la différence est flagrante (pâte bloc contre crème épaisse) alors que les écarts de titre (90 à 92) sont minimes.
Vous pouvez utiliser cette chaux-pâte en assumant que son contenu en Ca(OH)2 est inférieur de 20 à 30 % au classique 450-500 gr/litre pour une chaux en pâte de très bonne qualité (Pozzo-Novo, Augmontel, ItalCalce, Aimoz).
Elle ira très bien pour tout les travaux courants, sauf les finitions fines ou ultra-fines (stuc).

Autres indices, l'Alun ne sert (et pas à grand chose) que pour la fixation temporaire et la dispersion des pigments (si pigments il y a), les liants acrylique c'est mal... ;-) et le methyl-cellulose peut juste corriger un effet de dessiccation trop rapide lié au chantier (soleil, vent). Toutes conditions qu'il est préférable de remplir par un travail effectué au bon moment dans de bonnes conditions et de la bonne manière (je ne vous dis pas lequelles - j'ai des surprises à chaque fois :-D

Dans les adjuvants que vous pouvez essayer, l'huile de lin (250 ml/5 kg) et le savon noir ou de Marseille (50 gr/kg) lors de l'extinction.
Et un truc en cours, les pommes de pin aussi lors de l'extinction (recette ancienne), je vous dirai (peut-être un jour sait-on jamais).

Pour le Kaolin, je ne vous suis pas trop, c'est une argile sans réaction pouzzolanique (utilité ?), mais pour la béatite (un carbonate de calcium) c'est plus clair, c'est une bonne charge utilisable dans les enduits très fins et les peintures. En intérieur (ou extérieur très protégé) pour une finition lisse un mortier de Chaux pâte peut admettre un certain pourcentage (5-10) de plâtre gros à prise lente. (Le mortier est plastique comme rarement).

Voili-voilou.

Ps : Pour obtenir une chaux-pâte sans morceaux (la filtration est presque impossible) on peut après extinction la diluer à l'eau dans deux fois son volume, l'agiter violemment (vortex à la perceuse) et la laisser décanter. Les premiers centimètres sont par effet de tri très fins. Sauf qu'à 18 € les 20 kg de chaux ItalCalce garantie 200 microns je n'en vois pas l'utilité.

berlo

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #2 le: 11 novembre 2015 à 12:24:45 »
Merci Arpeges pour le partage d'expérience.

Dans les adjuvants, j'ai également le savon noir, j'en mets toujours. J'ai du talc aussi qui modifie un peu la consistance. Sel d'alun et le methylcellusose c'est plus pour les badigeons, pour contrer le farinage, je n'ai pas trop essayé encore. Le liant acrylique est la pour essayer sur le fermacell et peut-être pour la cuisine pour avoir une peinture lessivable, c'est en dernier recours, pas trop pour non plus.

Il n'y a pas vraiment de logique dans les mélanges que je réalise. Je suis parti sur du kaolin, car j'avais trouvé un fournisseur de poudre pour la céramique et comme les retours sur les enduits terre sur chaux-chanvre sont positifs j'ai voulu essayer une sorte de voie intermédiaire. Je n'avais pas envie de mettre de matériaux siliceux (silicose, dur, froid..) et je n'avais pas trouvé de poudre de marbre à l'époque. La wollastonite, c'est pour sa blancheur. Kaolin et wollastonite ne sont pas très cher (un peu plus de 1€ le kg env). Je n'ai pas pris de caséine car c'est cher et c'est comme l'huile de lin ça réduit la porosité.

Chaux éteinte + Kaolin + un peu de charge fonctionne bien sur le chaux-chanvre frais, mais il ne faut pas trop d’épaisseur car ça faïence énormément, enfin, on peut resserrer derrière le lendemain, ça doit faire comme une sorte de tadelakt. J'ai fait tout l'étage ainsi, c'est appliqué en rien de temps en fin de journée après avoir fait le chaux chanvre et ça fait une finition "lisse", un badigeon derrière devrait suffire.
Sur chaux-chanvre sec, c'est différent, il faut moins d'argile et plus de charge minérale pour pouvoir charger si besoin.

Les problèmes rencontrés sont :
- les impuretés dans la chaux vives, sur du chaux-chanvre frais ce n'est pas important, les gravillons s’écrasent dans la masse. Sur du chaux-chanvre sec, c'est différent, les gravillons peuvent se mettre dans les trous entre les fibres si l'enduit n'est pas trop lisse et ne pas être gênant finalement, mais il faut mieux tamiser la chaux éteinte, je la passe sur mon tamis de maçon de 2mm env. Pour les badigeons c'est inutilisable ou alors c'est très rustique.
- Le badigeon qui ne reste pas blanc, je suppose que tant que l'enduit chaux-chanvre n'est pas sec, il y a migration de matières colorantes vers la surface. Je peindrait à la fin du chantier de toute façon.
- le badigeons qui farine. Pas trop trouver de recette pour l'instant, je crois que j'ai mal humidifié sur mes tests, je vais essayé en humidifiant à l'eau forte et adjuvanter un peu.

Pour les badigeons, j'ai récupéré un peu de chaux-micronisée, c'est super effectivement. Mais c'est dur à trouver, j'ai eu un échantillon de 5 kg par Eurocho (merci à eux), mais je n'ai pas envie de commander une palette. J'en ai eu un peu aussi par quelqu'un qui travaille dans le traitement de l'eau, mais je ne sais pas exactement ce que c'est.

Arpèges

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #3 le: 11 novembre 2015 à 14:24:06 »
D'autant qu'une palette ca frise la tonne à éteindre rapidement.
Et un bac de 3000 litres j'ai pas.
De l'autre coté de la frontière on trouve le sac de chaux en pâte utilisable même pour les stucs aux prix par sac de 25 kg de 2,4 à 3
Soit 0,095 €/kg
Et après un bref calcul ; La tonne de Chaux vive française(CL70)/sac/25kg à 166€ * 1,2(tva) = 0,2 €/kg convertie en Chaux-pâte (/1,32) = 0,15 €/kg
Et elle est pas éteinte, pas en sac et vous en avez une tonne sur les bras, plein de morceaux et d'une couleur gris douteux.
Je ne cherche pas l'erreur.

Pour les soucis de farinage de badigeons (encore qu'il faille s'entendre sur farinage) c'est inhérent au procédé. Le passage de la main sur le badigeon laisse de toute façon une trace sur la peau que ce soit un jour ou un an après le travail. C'est pourquoi on utilise la caséine (sous forme fromage blanc, poudre de lait, lait) et souvent une charge (blanc de Meudon, talc, poudre de marbre etc.)
Les fresques ne farinent pas car les pigments sont posé à frais sur un stuc très serré, alors que les peintures (eau-forte par ex. tiennent moins bien car posées à sec.
Contre le farinage M. Cerro préconise l'application d'une dilution d'Alun (sans expliquer pourquoi ça marche) et on peut cirer son mur avec du Carnaubex par exemple, ca modifie parfois la teinte mais ça ne brille pas ou pas tant que cela.
Je ne perds pas de vue que le badigeon c'est une "réparation", support sali, coup de frais a priori il faudrait pouvoir l'éviter.
Et contre la migration des colorants dans le chanvre je n'ai pas d'autre solution que d'attendre.

berlo

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #4 le: 11 novembre 2015 à 19:01:36 »
Incroyable le prix de la chaux italienne, ça fait rêver... je ne trouve jamais de sac à moins de 12€ ici (en chaux vive ou éteinte d'ailleurs).

Le badigeon pour moi c'est comme la peinture, pour uniformiser le tout à la fin des travaux, ça sera sur la même base que l'enduit en plus liquide je pense. Pour moi, c'est obligatoire avec la coloration due au chanvre de toute façon.

Par farinage, j'entends le fait d'avoir la main blanche quand on la passe sur la surface. Mon dernier essai d'enduit m'a donné un vraiment bon résultat sur enduit chaux-chanvre comme sur le fermacell. Par contre je n'ai pas fait ça rigoureusement, j’espère que je retrouverai la recette. J'y avais mis par ordre d'importance de la chaux éteinte, de la wollastonite, du kaolin, puis 2 mois après pour finir mon sceau j'ai ajouté par dessus de la béatite et les 3 adjuvants (methylcellulose, alun, acylique) + des paillettes de mica pour le fun.

J'ai lu que le liant acrylique permettait la respiration du support quand même. Je n'aime pas trop car c'est un produit de synthèse, mais toi, que lui reproches-tu ?

tixi

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #5 le: 11 novembre 2015 à 20:15:43 »
bonsoir,
En résumé : le faîençage traduit un excès de liant ou une perte d'eau trop rapide alors que le farinage c'est l'inverse.
ce que tu décris est un farinage de surface : pas assez de liant ou excès d'eau ( donc éviter de passer l'éponge sur un enduit )
il peut y avoir d'autres causes à ces deux pathologies comme la qualités des matériaux, le serrage de l'enduit, etc...
En ce qui concerne le badigeon, travailler a fresco ('fresque) diminue le risque de farinage
Pour les recettes, il en existe énormémént.
 l'huile de lin est un rétenteur d'eau, le sel d'alun fixe les pigments, les préparations à base de caséine sont d' excellents fixateurs.
il vaut mieux éviter les résines synthétiques (imperméabilité aux vapeurs d'eau ) et être très précis dans les dosages
thierry




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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #6 le: 12 novembre 2015 à 14:37:32 »
Non je n'ai rien contre les adjuvants techniques modernes.
A part peut-être et encore que c'est un énième dérivé du pétrole et qu'en réhabilitation on peut utiliser lorsqu'il s'agit de faire un choix, le "par principe".
Donc "par principe" je n'utilise pas de résine de synthèse en intérieur et en réhabilitation mais je vaporise volontiers une dilution de (sika)-Latex sur les parois de la bétonnière pour éviter que le mortier n'y colle (c'est magique... ;-) par exemple.

Et pour revenir au badigeon, même bien fait, même parfaitement mis en oeuvre il va laisser des traces +/- prononcées lorsqu'on le frotte. C'est mécanique, la pellicule n'est pas supposée supporter l'abrasion. Alors au moins une part (10-20%) de chaux hydraulique et puis un liant complémentaire à trouver dans la liste des adjuvants souvent cités pour améliorer la tenue.
Et dans les liants on trouve les protèines (caseine souvent, celles tirées du sang,de l'oeuf etc.), les résines (de pin etc.), les colles (de peau etc.)
Et pour les classer il semble (car je ne peux pas tout essayer) que
Les protéines : c'est pour l'intérieur (et ciré en cas de projection d'eau)
Les résines : pour l'extérieur (rarement utile)
Les colles : pour le bois
Sinon il y en aurait une meilleure que les autres et on en parlerait plus, de plus si pour toutes les techniques différentes il y avait un un seul produit magique le sujet serait aussi clôt.
Bon c'est pas le cas...

Je me place bien dans la catégorie des "je bidouille à la maison". Dans l'optique de Tixi le doute est moins permis, le sérieux plus de rigueur.

berlo

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #7 le: 13 novembre 2015 à 09:46:31 »
ah ah, moi aussi je me situe au niveau "je bidouille à la maison" et aussi "je perds du temps à ré-inventer la roue". Je n'ai pas assez pratiqué pour réussir à tout les coups, du coup je tâtonne. comment savoir si le support est assez humidifié par exemple...

Oui, s'il y avait une bonne recette ça se saurait. Comme j'ai du kaolin, je poursuis dans cette voie. Si, par hasard je trouve "la recette" je dépose un brevet et je pars au soleil.

Bizarre la résine d'accrochage pour ne pas attacher dans la bétonnière, je mets un peu de liquide vaisselle.

« Modifié: 17 novembre 2015 à 15:04:21 par berlo »

tixi

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #8 le: 13 novembre 2015 à 10:37:39 »
bonjour,
rêve pas trop,  y a tellement de facteurs qui interviennent qu'il n'y a pas de recette miracle.
continuez de bidouiller, c'est vous qui faites avancer.
en tant que pro, on s'en tient à une recette qui fonctionne et qu'on maîtrise (plus ou moins bien d'ailleurs)
nous sommes tenus à une obligation de résultat et comme souvent (pas toujours heureusement) les clients veulent une ferrari au prix d'une clio, donc on est souvent aux taquets.
en plus, nous sommes soumis à des dtu qui prennent rarement les techniques de réhabilitation en compte et en cas de litiges, les dtu sont la norme. circulez y a rien a voir.
pour un petit artisan, un litige équivaut souvent à la mort de son activité.
le monde de l'artisanat du batiment prend le même chemin que celui de l'agriculture
thierry

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #9 le: 28 novembre 2015 à 23:37:48 »
Tiens à ce propos.
J'ai fait des saignées pour des gaines électriques dans des enduits chaux-chanvre - oui ca me plaisait plus les fils gainés de carton des années 40 dans la maçonnerie. Pas que j'aime pas le vintage mais le différentiel lui il déteste apparemment.
Enduits écolos à la chaux en pâte éteinte à la maison et tutti quanti.
Et bien visiblement je suis le champion... du farinage.
Faut que je revoie le protocole car ça me fait rire moyen, moyen. ;-)

berlo

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #10 le: 29 novembre 2015 à 13:02:06 »
Quelle est la source du problème à ton avis ? comment tu comptes corriger ?

L’expérimentation a ses ratées. Moi, c'est le chaux-chanvre très riche en CL90 PRB que j'ai bien raté, ils n'ont pas pris, j'ai une couche molle derrière une couche dure. Il faut que je retrouve le sujet ou j'en parlais car ce n'est vraiment pas un bon conseil. Par contre la NHL2 c'est très bien, dommage que ça soit si rare, une préférence pour la chaux Boehm par rapport à la Saint Astier d'ailleurs, Mais Boehm dans l'ouest c'est encore plus rare.

Pour ce qui est des enduits et peintures, j'ai réussi à faire des enduits et peintures qui ne poudrent pas, avec des adjuvants, mais il faut que je mène des essais plus rigoureux pour voir ce qui est important car pour l'instant je mélange trop de chose : kaolin, mica, wollastonite, poudre de marbre, savon noir, talc + alun, methylcellulose et liant acrylique. Même directement sur du Fermacell ça fonctionne. Les paillettes de mica font des petits reflets brillants après un léger ponçage, c'est sympa.


Arpèges

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #11 le: 30 novembre 2015 à 00:43:06 »
Mes problèmes de chaux-chanvre vont être vite vu.
Je dose le plus faiblement possible en liant pour profiter des caractéristiques isolantes du chanvre (c'est un blocage personnel, désolé, sinon je m'en passe) à 85% de chaux pâte et 15 % de NHL3 en essayant de rester dans la gamme des 180-200 kg/m3 et pas de sables.
Sauf qu'en couche de 4 à 5 cm, l'ensemble prend en moins d'un mois. Alors que le délai attendu pour la carbonatation de la chaux en phase gel suppose 1 cm par mois ( 4 à 5 mois)
Donc mon mélange sèche et ne cristallise pas, d'ou farinage, facile.

Les solutions c'est soit rétenteur d'eau, soit couverture plastique, soit mélange avec les formulations commerciales composées avec des dérivés pouzzolaniques, soit et sans doute le mélange des trois.
Boehm conseille d'ajouter de la brique pilée à sa NHL2 pour réaliser un chaux-chanvre, c'est probablement pour marier les qualités de rétention d'eau et de granulat de la brique pillée car elle n'a aucune propriété pouzzolanique (celles que j'ai essayées du moins).

Je n'ai pas trop de souci avec mes mortiers et les peintures je n'essaye pas trop, sauf les eaux-fortes.

sakura

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #12 le: 30 novembre 2015 à 13:48:35 »
Une recette miracle pour un badigeon qui ne farine pas (une de plus, mais bon)...

Sur une base terre-chanvre + enduit chaux-sable, j'ai ajouté un badigeon (pour faire plus blanc, madame n'aimait pas la couleur du sable...) : 1 dose CL 90 + 1 dose blanc de Meudon + 1,5 à 2 doses d'eau + 1 peu de savon noir.
Le petit ingrédient en plus, c'est que l'eau ne sort pas directement du robinet, c'est en fait de l'eau de rinçage de riz. En effet, chez nous on mange beaucoup de riz (madame vient du Japon, ceci explique cela), donc on le cuit à l'autocuiseur. Cela implique de bien rincer le riz avant. Madame, me disant que ça pouvait servir à ça là-bas, m'a gardé un peu d'eau de rinçage et c'est ça que j'ai utilisé.

Résultat des courses : un blanc parfait et surtout une texture lisse, dure et qui ne farine pas (pour l'instant, après 1 mois).

Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas si c'est bien l'eau de riz le facteur principal de réussite, mais je vous conseille de bidouiller ça aussi, je suis preneur des retours.

Arpèges

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Re : Chaux vive Labasse
« Réponse #13 le: 30 novembre 2015 à 22:54:25 »
Je vais vous faire un retour super rapide ;-)
L'eau de cuisson du riz contient de l'amidon. Ou pour être plus vague les dérivés hydro-carbonnés que la cuisson du riz libère dans l'eau (lesquels ?). C'est un presque équivalent, léger, de la peinture à la farine.
L'objectif serait plutôt d'éviter les peintures à sec (secco) et des les poser frais sur frais (a fresco).
Tenue estimée, à la louche, 500 ans.

sakura

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Re : Chaux vive Labasse (experimentations et finitions à la chaux)
« Réponse #14 le: 01 décembre 2015 à 14:34:27 »
Je précise que dans mon cas, c'est de l'eau de rinçage avant cuisson.
La dose d'amidon ou autres glucides doit être un peu plus faible que dans le jus de cuisson, mais ça doit tout de même être suffisant pour le résultat obtenu.

A noter que le badigeon (à la CL 90) a été apporté immédiatement après la pose de l'enduit chaux-sable (à la NHL2) pour la 1ère couche (1 personne enduisait, l'autre badigeonnait derrière), 4 jours après pour la 2ème. L'eau de riz n'était présente que dans cette deuxième couche.

A noter aussi que le premier enduit chaux-sable que j'avais posé ne tenait pas dans de nombreuses zones, pour différentes possibilités entre lesquelles j'ai du mal à arbitrer : dosage en CL90 (celui-là) trop faible, enduit trop hétérogène (pas posé partout par la même personne, et plusieurs gâchées à suivre), support (enduit terre-chanvre) pas assez sec et/ou trop hétérogène, temps de séchage trop long...