Salut Gérard,
Je vais te contredire sur un point, les scènes licencieuses avaient toute leur place dans les églises et les chapelles du Moyen Âge puis de la Renaissance. Au delà d'une allégorie des vices, il s'agit d'une représentation de l'Envers du Monde, une image du carnaval. Les fidèles pouvaient suivre l'office et d'un coup d'oeil vers un engoulant ou une sablière avoir accès à des scènes peu recommandables ; ce qu'il faut y voir c'est que cette dualité du monde peut être vue comme une complémentarité, un doublement. L’un n’existe pas sans l’autre. Ton propos est un héritage du XIXè siècle qui a voulu « hygiéniser » le monde, le rendre propre sous tous ses aspects. Ce prisme historique pollue en grande partie notre regard sur les périodes précédentes comme le Moyen Âge que, par opposition à la culture hygiénistes, on a voulu considérer comme sale, sombre et trouble historiquement, et où la population versait facilement dans le « prout » et le rot public, la vidange de pot de chambre par la fenêtre dans l’égout de la rue… Ce qui est vrai, « mais pas que » : c’était aussi une société aussi complexe et plurielle que n’importe quelle autre avec ses gestes et ses moeurs courtois ; la corruption des âmes par la pensée libidineuse, le besoin d’ivresse ou de gloutonnerie était totalement assumée.
A plus,
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Belledecadix