J'ai persévéré dans mes recherches sur l'huile de lin appliquée sur le bois.
Brute elle ne rend pas les services qu'on attend d'elle. N'empeche qu'on l'utilise depuis tellement de temps qu'il doit bien y avoir une raison et une méthode.
A priori c'est la cuisson - sans ébullition! et la mélangeouille de divers trucs.
J'ai tiré d'un doctorat sur la fabrication des vernis de lutherie anciens une méthode (récente) pour obtenir un simili-vernis à l'huile de lin, chic et pas cher.
L'objectif est de réaliser mes sous couches pour le bois brut à peindre avec la peinture proposée par ColorRare qui coute bonbon elle. Bon et bien ça marche.
La methode de l'huile cuite est "facile"...
- 1 L. d'huile de lin (5 à 8 €)
- 250 gr de Colophane en grains (22 à 25 €/kilo) (dans la recette originale de "vernis" c'est le double ou le triple ?)
- 50 gr de blanc de zinc ou de sulfate de cuivre (bleu), ou rien.
Dans une casserole isolée (voir photo) et à l'extérieur !! (l'ébullition est à 270-290° mais le point de fumées démarre à 100° et l'odeur infame colle à tout, genre au premier essai l'intégralité de la maison a senti grave pendant trois jours, donc dehors**) on verse son huile et on monte à 100°c, on ajoute alors progressivement sa colophane qui se dissout rapidement.
A ce stade il y a des bouillons, crépitements, projections - j'imagine qu'il y a un peu d'eau dans tout cela.
On repart en temparture et vers 200°c on ajoute son blanc de Zinc (teinte blanche...), ou son sulfate de Cu (teinte bleue-noire mais légère) ou rien. Dans la recette d'origine c'est du litharge. Un sel de plomb. Bon ça on oublie. Le Zn ou le Cu sont moins toxiques mais assez pour limiter la micro-flore-faune qui s'attaquerait au simili-vernis.
On maintient la temperature pendant 45 minutes de plus à 230° (environ) d'ou l'interet d'isoler sa casserole.
L'huile subit des modifications chimiques (détaillées dans le doctorat) que... je n'ai pas pris la peine de lire.
Il faut de toute facon se situer au dela de 180 (et alors compter deux heures ?) et toujours en dessous de 270. A l'ébullition votre huile n'est plus cuite elle est morte, foutue.
Elle fonce très fort. Jolie couleur ambrée toutefois.
J'ai tenté de la décolorer au soleil (comme on fait avec l'huile de lin) bon ça marche pas.
Ou pas bien, il faudrait attendre plusieurs mois pour bien faire (heureusement la bouteille est solide car elle est tombée de la fenêtre. Du premier, deux fois...)
Sa rhéologie est un peu traitre. La cuisson fait gagner beaucoup en viscosité, on (j'ai) a tendance à charger de trop et patatras au bout de qq minutes ça coule mais on peut essuyer.
Alors il faut l'appliquer tiède (non diluée) en très fines couches.
Compter trois à + jours de séchage (ah oui)
Le rendu final est brillant et contrairement à l'huile de lin brute ça tient.