Bien le bonjour et......faîtage à affaiteaux avec crête et embarrure

[JBK]

Bonjour à tous (tes),
C'est mon premier post donc soyez indulgents, merci.
Je suis propriétaire d'un corps de ferme sur Plabennec, commune proche de la ville du tonnerre...Brest.
Au jour d'aujourd'hui, avec les documents glanés ici et là, des recherches sur des documents généalogiques et grâce à la lecture éclairée que m'a apporté le stage sur le bâti ancien de TB, je pourrais dire que les bâtiments de ce corps de ferme, ancien hameau de la deuxième moitié du 17ème, ont vu des agrandissements lors de la 1ère moitié du 18ème, en rapport avec la culture du lin (zone toilière étendue), puis une restructuration en 1841 pour créer une métairie et pour finir un agrandissement tout début 20ème avec création d'un avancée type "aptothéis" et un moulin. Je vous passe le sempiternel traitement des années 70 avec les désagréments inhérents. Ces bâtiments ne sont pas classés MH (dieu merci) et très peu connus. Ma philosophie (bien grand mot) de réhabilitation est lignée sur le respect de ce bâti ancien, autant que possible. Ceci m'a conduit à fréquenter nombre de stages de l'association.

Pour en revenir au sujet et questionnement du jour.....j'aimerais avoir votre avis technique et fiabilité sur les faîtages "tradi" à savoir à affaiteaux avec crête et embarrure sur couverture ardoise.

https://zupimages.net/viewer.php?id=21/06/pdss.gif
https://zupimages.net/viewer.php?id=21/06/vca5.jpg

embarrure: mortier qui forme un bourrelet entre des tuiles faîtières sans emboîtement.


Je me permet de joindre image et définition pour éclairer, car bien que connaissant le visuel on ne connait pas toujours l'appellation.

Lorsque j'évoque ce travail à façon avec des couvreurs......."oula, ça tient pas...ça casse ..il faut revenir dessus....c'est mieux à recouvrement (faîtière conventionnelle)...la chaux c'est de la m...(si, si...certains sont allergiques à sa simple évocation !"
Alors, mauvaise expérience vécue par de couvreurs....mauvais dosage et maitrise du mortier bâtard usité qui demande de la pratique....à moins que travail à façon d'un autre âge ? Je sais cela va hérisser des poils.

Merci à tous pour vos réponses, retours et éclairages étayés.

Jean

[HDLM]

Bonjour,

Effectivement je ne connaissais pas l'appellation.
Je ne vois pas de contre-indication dans la mesure ou une ventilation sous toiture avec des chatières peut être un peu plus rapprochées que la norme. Eviter les doublages sous toiture en toit cathédrale, il faut que ça puisse s'évacuer en faîtage donc dans ce cas presque exclusivement par les chatières.

Pour la réalisation, bien faire tremper la terre cuite, faire ça par une météo de mi saison ...soigner de la part des couvreur la pose des ardoises en dessous ; un léger recouvrement des ardoises du coté des vents dominant et sans être couvreur ça devrait le faire.

[Arpèges]

Bonjour, les conditions techniques de réussite d'une faîtière maçonnée sont telles qu'effectivement on est passé à autre chose. Notamment les closoirs, solin composites et colles PU diverses.
Ces concessions à la "modernité" laissant en outre la possibilité de réintervenir facilement.
Solins et embarrures étant a refaire sur la durée de vie d'un toit.
Les conditions minimales seraient une épaisseur en tout sens de mortier jamais inférieure à 20 mm (voir photo 2), un curage d'un à + mois (couvrir le travail avec une bande de bitume), le fibrage du mortier de nhl3,5 ou bâtard à 250 kg/m3, sables 0-6 et le griffage des ardoises en surface.
Et vu les différences entre les matériaux assemblés le résultat n'est pas éternel.
L'étanchéité de la faîtière n'est pas critique, c'est au soleil et dans le vent. Sur les chaumes on y plantait parfois des iris. Dans d'autres pays les ardoises étaient découpées pour s'emboiter etc.

[JBK]

Bonjour, merci pour vos réponses.

Je pense avoir fait une erreur dans mon descriptif : l'embarrure c'est le lit de mortier (en barre) déposé sur chaque versant et les crêtes le bourrelet entre les affaiteaux.

Arpèges, quand vous dites "un curage d'un à + mois", qu'entendez-vous ? Travail en deux phases séparées de +/- 1 mois ?
Dernière question, il me semble que la création des tuiles à recouvrement dites parfois mécaniques, date de 1841, qu'en est-il des tuiles faîtières à recouvrement ?
Merci pour votre attention.

Jean

[HDLM]

cure ... https://www.toutsurlebeton.fr/mise-en-oeuvre/la-cure-du-beton/
c'est valable pour la chaux aussi. Un temps frais et humide pendant quelques jours ferait l'affaire aussi mais c'est vrai que sur les ardoises ça chauffe vite.
1 mois .....

[Arpèges]

Après 42* échecs, 105* solins foirés, 3067* mortiers fissurés j'insiste certes lourdement sur la protection des ouvrages.
Mais je peux détailler si nécessaire. Dans l'optique ou jbk ferait les travaux himself par exemple.
La partie aérienne de la chaux peut rester mouillée autant qu'on veut, une fois 'sèche' elle ne refera plus jamais de prise (ou si peu).

*genre comptage de manifestants, mais pas par la pas préfecture.

[Taone]

Bonjour !

je peux détailler si nécessaire.

Je suis preneur de votre retour d'expérience pour croiser avec mes réalisations, pas toujours concluantes.

Merci
T.

[Arpèges]

Bonjour
Je suis

Moi aussi donc j'y pense...
La soluce, j'ai essayé les autres (j'ai raté les autres), c'est un mortier à base de FL (formulated lime = avec résines + des trucs) , fibré et curé (protégé).
Ce n'est pas vous ou moi, c'est tout les toits, j'y monte souvent (j'ai le vertige mais moins que les autres ?) ca ne tient jamais.
C'est en faîte de toit,  la quantité d'eau qui passe est minime.

Je mélange mes fibres (synthétique) à sec avec du sable  dans un seau fermé, sinon ça vole, c'est beau mais polluant,  puis je mouille le mélange.
J'ajoute ce mélange au mortier en cours de préparation, comme les FL ne sont pas toujours disponibles 80 % de nhl3,5 + 20 % de mortier colle (blanc) c'est bien aussi.
Je pose cela (c'est des kilos et des kilos) toujours en appui jamais en crête ou en débord (affaiteaux?) sur des surfaces griffées ou meulées.
Puis je couvre pour de nombreuses semaines.
(avec du rouleau de bitume, c'est lourd et maléable, avec trois calles ça tient)
De toute façon ce n'est pas une solution pérenne, le pire c'est l'ardoise (noire elle chauffe bien) , le mieux c'est la pierre (lauze calcaire), sur les tuiles c'est moyen, moyen-faible. Les closoirs (mi-plomb, mi-alu) c'est bien aussi, la colle PU pas un meurtre écologique ( vu la quantité).
J'espère que Greta Thunberg ne me lit pas, j'ai des pudeurs aussi.
;-)