Auteur Sujet: Réhabilitation d'une maison dans le Tregor  (Lu 19044 fois)

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #15 le: 05 août 2011 à 09:55:24 »
[...]

La laine de bois me semble être un bon compromis entre performance énergétique, inertie thermique, régulation de la vapeur d'eau, prix de revient, ...
Je perdrai évidement une partie de l'inertie thermique des murs, en valeur absolue, mais pas tant que celà. En tenant compte des pertes thermiques des murs, si j'exprime l'énergie totale stockée dans les murs équivalent de journées de chauffage, celle-ci sera multipliée par plus de 5; en valeur absolue, elle est divisée environ par deux, en tenant compte de l'inertie ajoutée à la toiture (environ 10% du total) et du le mur isolé par l'extérieur (environ 1/3 du total: c'est le mur le plus grand de la maison); mon seul regret est de ne pas pouvoir profiter de l'inertie du pignon nord-est: il fait plus de 80 cm d'épaisseur et représente la plus grosse masse de schiste de la maison... Je pourrai peut être négocier avec la mairie pour grignoter 5 cm sur le domaine public et faire un enduit semi isolant à l'extérieur pour en récupérer une partie; ce serait d'autant plus utile que, vu son orientation, c'est le mur le plus froid de la maison.

Voilà donc les raisons de mes choix.

Gérard

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #16 le: 05 août 2011 à 22:04:07 »
Bonsoir Jocelyn,

je pense que tu es technicien, vraiment ! qui aime calculer de la façon la plus précise.

Je reste néanmoins dubitatif, ma démarche se situerait plutôt du côté de l'expérimentation, de vivre la maison en état intermédiaire, ce que je fais chez moi du reste ! afin d'évoluer dans un sens du compromis acceptable.

Ce qui est vraiment important :
1. l'isolation très performante sous toiture,
2. la haute qualité des huisseries,
3. les murs sains, drainés par l'extérieur le plus souvent.

Une fois qu'on a ces 3 paramètres bien orientés, on peut ensuite se poser la question de l'isolation verticale, et je pense qu'elle n'a pas besoin d'être extrêmement performante. Pour le moment, je reste persuadé que, les 3 paramètres cités résolus, un enduit chanvre et chaux de 5 cm fait parfaitement l'affaire. Mon expérimentation en cours semble me conforter... mais celle des autres me fera peut-être - probablement ? - évoluer !

Gérard.

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #17 le: 08 août 2011 à 19:19:37 »
bonjour,

j'aprécie le confort des vieilles pierres mais je sais d'expérience que ce genre de maison, consome énormément d'énergie, même si on chauffe moins puisque les murs accumulent de la chaleur: je vois notement celà à chaque fois que je visite ma famille près de Dinan l'hiver: leur maison est en schiste, le toit est bien isolé, les murs assez peu; le confort est très bon lorsque la maison est chaude mais il faut que l'insert (petit, certes, mais la maison n'est pas grande...) brule du bois en permanence (disons 12 h / 24) pour maintenir la température entre 18 et 20 °C.
Une maison correctement isolée nécessiterait de bruler du bois 1 ou 2 heures par jour, avec un insert performant....

J'aimerai avoir une maison sobre, j'ai effectivement calculé le comportement statique et dynamique de la maison.
D'après mes résultats, la deperdition d'énergie par le toit représente un peu moins de la moitié de la consomation totale, les murs en représentant à peu près autant: les murs sont intrinsèquement plus isolant mais représentent le double de surface (pour ma maison, du moins).
Si je n'isole que le toit, je divise la consomation par 2, ce qui est un bon début mais reste très mauvais.
Si j'isole aussi les murs, je la divise presque par 15; disons 10 à cause des imprécisions de calcul et des erreurs de mise en oeuvre que je ne manquerai pas de faire, ce qui devient mieux.

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faut soigner les huisseries; j'ai la chance d'avoir déjà du double vitrage, donc peu à gagner de ce coté.

Je ne prétend pas gagner en confort, je sais que je sacrifie ~1/3 de l'inertie mais recherche un compromis, pour m'assurer de pouvoir y vivre sans dépenser un max en chauffage et regretter plus tard de ne pas avoir fait plus.
Et je veux aussi n'utiliser que de la pierre, du bois, de la terre, de la chaux, pour ne pas "bousculer" la maison.

Gérard

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #18 le: 08 août 2011 à 20:33:10 »
Bonsoir Jocelyn,

oui je partage ton analyse.

Actuellement, nous constatons que le climat change, de façon déconcertante, d'un côté, on ne parle que de réchauffement, de l'autre, on subit un début de refroidissement. D'où je suppose les phénomènes climatiques erratiques et violents à répétition...

En attendant, nous risquons de subir des coups de chauffe et des coups de froid, comme on l'a vu cet hiver. Le renchérissement inéluctable de l'énergie va conduire peut-être à revoir l'isolation de nos maisons ? et peut-être à envisager de les isoler par l'extérieur... les réticences sont fortes, c'est normal. Il y a l'histoire portée par ces murs, qu'il est réellement difficile d'envisager de masquer !

Mais peut-être y serons-nous contraints... Pour ce qui me concerne, je pense isoler tout un mur pignon Nord.

Gérard.

belledecadix

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #19 le: 09 août 2011 à 11:44:56 »
Bonjour,

En réfléchissant, le comportement thermique du bâti ancien est bon dans son ensemble. L'expérimentation menée par Maisons paysannes de France a apporté quelques éléments qu'il n'est plus possible de balayer d'un revers de main. L'étude menée sur des bâtiments non isolés les place en très bonne position sur la grille de référence DPE. Le bâtiment le plus énergivore n'a consommé plus de 227 kWh ep/m²/an. Si une intervention d'isolation sur ces bâtiments se cantonne à la mise en place d'un système sous toiture, on gagne environ 1/3 des dépenses. Soit, en moyenne, à peine plus de 100kW. Il peut s'agir ensuite de regarder où se placent les déperditions supplémentaires sans toucher à la ventilation naturelle du bâtiment.
Ma réflexion personnelle est relativement simple et non dogmatique j'espère car mûrie sur un substrat d'expériences et de constats scientifiques : tenter de modifier un bâti ancien pour en faire une maison passive est dans un premier temps illusoire car tout cet enrobage des murs, des toitures, des ouvertures, aussi respirant soit-il, peut porter préjudice à l'équilibre hygrométrique très fragile et finir par provoquer des transpirations risquées. Le second point repose sur l'identité même de la construction qui du point de vue extérieur et intérieur va s'en trouver fort mal menée. Dans un dernier point, je me pose la question de l'énergie grise dépensées par les interventions et mise en balance des dépenses réelles, avant et après. Ce calcul d'énergie grise doit être fait en tenant compte du fait que les interventions d'isolation auront un durée de vie de quinze à vingt ans, trente ans ???.

belledecadix

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #20 le: 09 août 2011 à 11:45:17 »
Suite ...
A vue de nez, les dépenses peuvent revenir à 15 000€ - 20 000€ pour une petite maison (toiture, isolation dalle, menuiserie, isolation plancher...), ça fait 500€ par an (trente ans). C'est quasiment ma consommation de chauffage par an. Mais, me direz vous, que faites vous des économies d'énergie ?
Et bien je les fait en évitant de consommer des matériaux couteux en énergie grise même peints en verts.
La meilleur économie d'énergie est celle que l'on ne consomme pas.
Un bâtiment construit de pierre, de terre, de bois n'a jamais été conçu pour une transformation en bâtiment passif. Comment pourrait-il palier à la complexité d'une construction neuve réellement conçue dans ce but ?
Bon courage

Gérard

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #21 le: 09 août 2011 à 11:49:38 »
Bonne réflexion BelledeCadix !

je suis bien d'accord avec toi.
Je me pose simplement la question : un refroidissement climatique peut-il modifier la donne, sur le moyen terme ?

En attendant, il faut en effet y aller avec parcimonie.

Gérard.

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #22 le: 09 août 2011 à 13:37:25 »
je me base aussi sur l'expérience:
- une maison ancienne près de Dinan batie avant 1800 dont le toit est isolé (environ 20 cm de laine de verre) et les murs restés en l'état, sauf 1 couvert de polystirene + lambris, la consomation de l'insert est de 300 à 350 kWh/m2/an d'après la consomation réelle de bois et en supposant qu'il n'a pas un très bon rendement pour 18 °C dans le salon. Je ne compte pas les appoints electriques dans les chambres, ne sachant pas combien ils consoment.
- dans mon appartement actuel, construit sans doute de la première moitié du 19è, murs en pierre calcaire d'environ 50 cm portés par des poutres en bois. J'ai 18 m2 de murs donnant sur l'extérieur sur 78m2 total, je consome plus de 500 kWh/m2/an pour une température de 19° et un cout de 1800 €/an.

En tout état de cause, 227 kWh/m2/an est encore très energivore; si on a pas moyen de faire mieux, il faudra se résoudre à abandonner l'habitat ancien à moyen terme, ce ne sera sans plus supportable ni économiquement ni écologiquement: je reprend justement la logique "la meilleure énergie est celle qu'on ne consome pas".

L'énergie grise: La laine de bois semble estimée à 60 kWh/m3. Si je prend le double par sécurité et que je calcule le gain d'énergie en partant de 200 kWh/m2/an, le surcout en énergie grise reste inféreur au gain d'énergie sur 1/2 année de chauffage.
Financièrement, le surcout de la laine de bois, y compris celle de la toiture, est de l'ordre de 7500 €, soit 2 fois moins que le prix du bois de chauffage économisé, sur 30 ans.

Je ne compte pas faire un batiment passif mais faire en sorte que la maison reste viable à long terme; je ne prétend pas que mon approche soit la meilleure, c'est un compromis que je crois pas si mauvais, qui garde le même aspect intérieur et extérieur, permet aux murs de respirer...

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #23 le: 09 août 2011 à 13:56:46 »
Gerard: nous n'allons pas vers un refroidissement climatique; toutes les données disponibles montrent un réchauffement, qui va en s'accélérant...
Si la Bretagne devient tropicale, j'aurais l'air malin avec mon isolation, c'est sur ! ;)

J'insiste sur le fait que, n'utilisant que des matériaux déjà présent dans la maison à l'origine (même si la texture de la laine de bois n'est pas la même que le bois massif, celà reste principalement du bois...), si mon idée s'avère inutile ou idiote, ce sera réversible: je ne compte pas toucher à la structure de la maison ni gener les échanges gazeux des murs vers l'extérieur. Il suffira alors de faire tomber cette couche de laine de bois et de refaire un enduit chaux-chanvre, si celà s'avère être la seule solution viable...

Pour les murs eux mêmes, je reprend les joints en terre qui le méritent... à la terre et refait un mince enduit de torchis pour les aplanir un peu, sauf autour des cheminées ou l'enduit sera à la chaux: la terre a brulé, je ne veux pas prendre le risque que ça arrive de nouveau.

Bref, j'essaye de respecter ce bati qui a plus de 200 ans: mon but est qu'il dure au moins autant si possible, en restant habitable.

Je comprends aussi que ma démarche puisse choquer: je ne fais effectivement pas que garder la maison dans son état d'origine;
lequel d'ailleurs ? cette maison a été plusieurs fois transformée au 19è siecle (réunion de 2 maisons, agrandissement, changement d'orientation de la façade) puis de nouveau au 20è (disparition d'une dépendance, d'un four à pain, de 1 ou 2 portes)...

Si on essayait d'imaginer ce que ferait un artisan aujourd'hui, avec tout le savoir et l'expérience de la tradition _et_ les connaissances modernes, en tenant compte des problèmes de l'époque ? (je ne dis pas que c'est ce que je me propose de faire, je ne sais pas...)

Gérard

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #24 le: 10 août 2011 à 12:10:16 »
Bonjour Jocelyn,

non non il n'y a pas de problème, votre démarche se veut rigoureuse et respectueuse, en évitant toute transformation malheureuse et surtout irréversible ! Des retours d'expérience seront bienvenus et profitables pour tous !

Un appartement et une maison n'offrent certainement pas les mêmes caractéristiques d'accumulation et déperditions ?

Pour l'histoire du réchauffement, bien sûr, sauf que, en même temps, le Gulf Stream semble s'éloigner de la Bretagne. Et j'ai entendu aussi, à plusieurs reprises que, si l'activité humaine n'avait tout bouleversé, on partirait vers un refroidissement. D'où ces tensions climatiques, génératrices (selon ma petite approche...) d'événements extrêmes.

Gérard.

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #25 le: 10 août 2011 à 23:13:34 »
oui, une maison et un appartement ne se comportent pas de la même façon.
Je voulais juste souligner que si l'étude des maisons paysannes de france prouve que le bati ancien peut ne pas être aussi mauvais thermiquement qu'on le dit  ce n'est pas non plus une généralité: tout dépend du bati et du contexte: je sais à peu près pourquoi mon appartement est un gouffre et ce n'est pas forcément le cas d'un autre, bati à la même époque à 100 m de là; mais comme c'est un example un peu extrème, je l'ai trouvé approprié pour souligner mon propos !

J'ai noté, en passant, un facteur qui est souligné dans cette étude que je ne sais pas prendre en compte: l'apport solaire sur les pierres. Il est logique, vu la capacité thermique des pierres, que ça doit augmenter la température extérieure du mur donc diminuer les pertes caloriques. Ca doit pouvoir s'estimer...

Il est également vrai que le réchauffement global peut entrainer des refroidissements locaux.
Si le Gulf Stream s'atténuait ou changeait de direction il me semble que le climat de la Bretagne serait surement moins tempéré; globalement plus froid, je ne sais pas mais en effet sans doute soumis des températures plus extrèmes, donc à la neige, la glace et la canicule bien plus qu'aujourd'hui.

belledecadix

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #26 le: 11 août 2011 à 10:50:31 »
Bonjour,
L'étude des Maisons Paysannes de France montre que les dix bâtiments observés, qui je le rappelle n'avaient fait l'objet d'aucun travaux d'isolation, ont eu un bon bilan ; on peut parler de généralité, d'autant que le panel était particulièrement représentatif des cultures constructives du pays. Cette étude a été suivie d'une seconde à plus grande échelle, projet BATAN, qui a montré dès les premiers retours chiffrés que les premières constatations étaient confirmées.

Je vais maintenant vous raconter une parabole :
Deux maisons tout à fait identiques : la première comporte un poêle de masse, la seconde, un chauffage électrique, type grille pain. A la fin de l'année, la dépense énergétique de la première est dix fois moindre que celle de la seconde.
L'habitant de la seconde va aller dépenser des milliers d'euros pour isoler sa maison avec une bonne grosse doudoune, bien respirante, sans omettre de raconter partout que ces satanées vieilles baraques sont inadaptées et qu'il faut bien les isoler pour y vire dans le confort.
L'habitant de la première aura trouvé l'hivert fort agréable dans sa maison bioclimatique. L'histoire ne dit pas ce qu'il a fait de l'argent préservé.

Personnellement, je n'ai pas de problème pour affirmer que la bâti ancien est une architecture bioclimatique et que leurs habitants doivent acquérir aussi cet esprit pour vivre avec sa maison dans un confort moderne.

Pour votre maison dans le Trégor, si votre mur prévu à l'isolation terre banchée et laine de bois, est de plus de 50 cm d'épaisseur, je pense qu'une simple correction thermique avec un bel enduit à la terre sans chaux offrirait les qualités que vous recherchez.
Si cette maison consomme actuellement plus que vous que vous ne l'envisagez, je pense que le projet de dégradation de tous les supports comportant du ciment devrait diminuer la pression hygrométrique du bâtiment et de fait, faire tomber la consommation d'énergie.

Bon courage

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #27 le: 11 août 2011 à 12:43:54 »
les exemples que je donnent sont réels...
La maison bretonne que je prend en exemple est chauffée par un insert qui est sur un mur de refend en schiste. La cheminée elle même est en granit et elle est à plus de 40 °C lorsqu'on chauffe la maison. Ce n'est pas un vrai poele de masse, mais ça y ressemble quand même beaucoup: une estimation rapide me donne 1.5 à 2 tonnes de granit chauffé directement par l'insert adossé à plus de 10 tonnes de schiste entièrement dans le volume chauffé. Et pourtant la maison consome énormément de bois.

Concernant la représentativité des exemples:
- l'appartement 1 de l'étude n'est pas représentatif de l'habitat ancien parisien: le bati ancien est bati en calcaire et platre: c'est ce qu'on trouve en creusant dans la région. La brique est beaucoup moins répandu et correspond à l'habitat ouvrier du début du 20è siècle.
- les maisons bretonnes et normandes semblent toutes les 2 couvertes de chaume. La toiture est donc isolée, assez efficacement. J'ai donc, pour voir, repris mon étude thermique de ma maison et remplacé le toit en ardoise par 20 cm de chaume (celà semble peu...) et pris comme température intérieure les 19 °C donné dans l'étude. J'obtiens alors une consomation de ~200 kWh//m2/an; l'étude donne 187; j'en conclus que mes chiffres sont très réaliste: 7% de différence avec le réel, pour une simulation numérique, c'est très bon !

En enlevant le chaume, je retombe sur une estimation de ~410 kWh/m2/an: l'ardoise nue n'isole rien; ayant visité la maison cet hiver (sous la neige) et ayant été présent en mai / juin lorsqu'il faisait beau et chaud me le confirme: elle n'isole pas du froid, puisque l'air passe entre les ardoises, et amplifie le réchauffement solaire l'été: il fait jusqu'à 10°C plus chaud qu'à l'extérieur.

[...]

jocelyn

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Re : Réhabilitation d'une maison dans le Tregor
« Réponse #28 le: 11 août 2011 à 12:56:15 »
[...]

- une autre remarque concernant l'étude en question: pour pouvoir comparer les résultat des différents batis, il aurait au minimum fallu extrapoler les résultats avec une même température intérieure: il y a 4.5 °C d'écart en la maison la moins chauffé et le témoin; en Bretagne, ça revient à devoir consommer 50% de chauffage en plus...
De plus, un échantillon de 5 maisons, quel que soit le choix effectué, ne peut en aucun cas être statistiquement représentatif.

Ce que prouve cette étude c'est que certaines maisons anciennes sont meilleures que des maisons modernes non isolées, pas que toutes les maisons anciennes le sont, ni qu'elles ne méritent pas d'être isolées: la seule maison de l'étude qui ai une consomation raisonnable est celle située dans l'arrière pays niçois, dont le climat est plutôt chaud il me semble.

Votre parabole me semble peu réaliste: un chauffage electrique a toujours un rendement de 100%, un poêle au mieux de 85%; disons 90 pour être optimiste.
Un convecteur apporte peu de confort, ne chauffant pas les murs. On sera donc amener à chauffer plus l'air. Si on chauffe à 22 °C au lieu de 19 (ce qui est déjà énorme), avec une température extérieure moyenne de 9°C, on consome 30 % de chauffage en plus. Si on tient compte de la différence de rendement, on consomme 17% en plus.
Il est très dommage de gacher cette énergie; mais on est loin de consommer 10 fois plus qu'avec un poêle, fut-il de masse: en tenant compte facteur 2.58 Ef/Ep pour l'electrique, on obtient  un rapport ~3.5; c'est beaucoup mais pas du même ordre...

Pour ma maison, toute mon étude est faite en se basant sur un chauffage au bois.