Auteur Sujet: Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles  (Lu 10235 fois)

jonneve

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Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« le: 25 août 2011 à 09:17:27 »
Bonjour,

Je m'interroge sur la possibilité de faire un plafond rampant (càd, sous les chevrons) en quenouilles, dans une extension de 30m² que nous sommes en train de préparer. L'idée serait d'enrouler de la paille et de l'argile autour de lattes de bois pour faire des sortes de boudins, que je clouerais ensuite aux chevrons par en-dessous, puis que je lisserais probablement avec un enduit terre plus fin ou avec un enduit chaux (j'imagine faire cette finition dès la pose des boudins, pendant que la terre est encore fraîche, car je sais d'expérience combien il est pénible de faire un enduit au plafond, et je me dis que frais sur frais, ça doit être plus facile d'avoir une bonne tenue).

Ce torchis constituerait donc le plafond, et l'espace entre les chevrons pourrait être comblé d'isolant (genre liège), puis par dessus les chevrons je rajouterais bien un isolant rigide (genre fibres de bois haute densité) pour compléter le tout. Il me semble que cette configuration a bien des avantages :

1) Les isolants sont choisis de manière à être le plus stables possible dans le temps, et assez résistants à l'humidité éventuelle de condensation ou d'infiltration : donc exit le pare-pluie et le pare-vapeur, aux performances desquelles je n'ai de toutes façons pas franchement confiance sur le long terme.

2) Le torchis n'apporte pas beaucoup d'isolation thermique, mais par sa masse il devrait nettement améliorer l'isolation phonique. Etant situé à l'entrée du bourg du village, et la route étant très empruntée, je tiens davantage à l'isolation phonique que thermique.

3) Le torchis, s'il est bien fait, devrait apporter une très bonne étanchéité à l'air : or c'est bien l'aspect le plus important pour obtenir un bon confort thermique.

4) Le torchis, par sa masse, devrait éviter la surchauffe estivale.
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jonneve

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #1 le: 25 août 2011 à 09:17:36 »
Ma principale interrogation, c'est de savoir si ce projet est réaliste, ou si c'est un travail titanesque. Je suis à peu près sûr d'être capable de le faire, techniquement, mais n'ayant jamais fait de quenouilles, je me demande quand même à quoi m'attendre au niveau du temps à y passer.

Qu'en pensez-vous?

Merci,
Jonathan.
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Gérard

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #2 le: 25 août 2011 à 19:49:30 »
Bonsoir Jonathan,

voilà une très bonne question ! (j'ai failli écrire : une très bonne idée !)
Je suppose qu'il faut que la charpente soit de taille... mais ça tu y auras pensé.

Par contre, le pare-pluie me semble nécessaire, la terre ne résisterait pas longtemps à une fuite, même derrière une fibre de bois !...

Gérard.

jonneve

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #3 le: 26 août 2011 à 07:26:31 »
Il serait sans doute plus prudent en effet de faire un torchis terre/chaux, de sorte que si jamais ça mouille, tout ne tombe pas. Mais le pare-pluie ne me semble pas utile (sans vouloir être contrariant! ;)) car s'il y a une fuite, le pare-pluie ne fait que masquer le problème. Si le pare-pluie était une solution de couverture fiable et suffisante, pourquoi des ardoises? Si au contraire le pare-pluie est moins résistant et moins durable -- ce qui me paraît évident -- alors à quoi sert-il?

En fait, s'il y a une fuite, je préfère la voir de suite que de la cacher. Or, avec un torchis terre/chaux, si je vois une tâche sombre, on saura clairement qu'on a une fuite qu'on a intérêt à réparer. Si on met un pare-pluie, on n'a pas pour autant la garantie que celui-ci restera parfaitement étanche sur la durée de vie du bâtiment (encore une fois, si c'était si fiable que ça, on n'aurait plus besoin d'ardoises), donc je préfère de toutes façons opter pour un isolant et un plafond qui ne craignent pas l'eau occasionnelle. Bien entendu, si ça reste longtemps mouillé, c'est la charpente ou les lattes du plafond qui vont commencer à s'abîmer, sans parler de la paille du torchis. Mais au moins, l'infiltration sera aussitôt visible, et si on répare la fuite sans trop tarder, tout devrait rentrer dans l'ordre sans dommage irréversible, puisque tout l'ensemble est respirant dans tous les sens.

Enfin bon, la question reste de savoir si cette idée tient un peu la route ou pas, du point de vue du temps de mise en oeuvre. S'il faut que j'y passe 3 semaines à temps plein, ça risque d'être dur... Quelqu'un a-t-il déjà réalisé un plancher sur quenouilles -- un peu le même principe me semble-t-il?
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Gérard

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #4 le: 26 août 2011 à 14:54:40 »
Bonjour Jonathan,

ton argumentation a du vrai ! c'est indéniable !

Maintenant, un pare-pluie n'est pas l'équivalent d'une couverture, et n'a jamais voulu être cela ! car c'est micro-perforé pour laisser la vapeur d'eau migrer.

D'autres ici auront d'autres points de vue ?...

Gérard.

Jean-Noël

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #5 le: 26 août 2011 à 21:01:42 »
J'ai eu à peu près la même idée (torchis sur lattis) en ce qui me concerne pour l'aménagement du grenier. Mais la principale raison pour laquelle j'ai abandonné l'idée est le poids de l'ensemble, je craignais que la charpente ne le supporte pas. Avec une surface d'à peu près 150 m^2, et avec une épaisseur de disons 2cm, ça représente 3 m^3, donc une sacrée masse quand même.

Pour ce qui est du pare-pluie, j'en ai fait poser un, mais ma situation est un peu différente : dans le nord, il s'agit de tuile flamandes, jadis rejointoyées, mais plus maintenant, et qui ont donc tendance à laisser passer  la neige poudreuse. Sous une couverture en ardoise, je pense que son intérêt est plus limité, même s'il apport sans doute une meilleure étanchéité à l'air, et évite en effet des infiltrations en cas d'avarie sur la toiture. Mais au fond, en pareil cas, rien de tel que de se rendre compte le plus vite possible du problème afin de réparer.

JN

jonneve

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #6 le: 26 août 2011 à 22:19:10 »
Bonsoir Jean-Noel,

Intéressant que tu aies eu la même idée : je me sens moins eccentrique pour une fois! ;)

Le poids de l'ensemble est effectivement un point à prendre en considération. Chez moi, c'est un peu différent, car il s'agit d'un projet d'extension, donc il devrait -- je pense -- être possible de surdimensionner les chevrons de sorte à ce qu'ils puissent supporter la charge. Enfin il faudrait que je demande l'avis d'un charpentier, car ça dépend à quel point il faudrait les surdimentionner (et des coûts engendrés!).

Pour le pare-pluie, avec des ardoises neuves, je pense avoir encore moins à craindre, puisqu'encore une fois, c'est une extension. Mais par mesure de sécurité, je préfère prendre un isolant très résistant à l'humidité éventuelle, de sorte à ne pas avoir à craindre pour celui-ci en cas d'infiltration. Ainsi, je miserais sur la respiration plutôt que l'étanchéité, ce qui ne serait guère envisageable avec un isolant genre laine de verre, ni probablement les laines végétales, qui risquent fort de se détériorer irrémédiablement à la première infiltration.

Enfin je vais commencer par demander l'avis d'un charpentier au cas où le poids serait un facteur prohibitif.
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Jean-Noël

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #7 le: 27 août 2011 à 21:45:53 »
L'idée peut en effet paraître excentrique, mais je pense comme toi que ça doit être une solution efficace en terme d'isolation contre la chaleur l'été (je pense que le torchis absorbe l'humidité ambiante et apporte de la fraîcheur en la laissant s'évaporer), et contre les bruits. Du coup, la pose d'un pare-vapeur n'est peut-être même pas indispensable  : je présume qu'un tel enduit est un bon régulateur de la vapeur d'eau.

En plus, pas besoin d'avoir une charpente d'une rectitude parfaite pour mettre cette solution en oeuvre, contrairement au plaques de plâtre et assimilés (fermacell etc, où il faut alors jouer sur les rails métalliques).

Pour ma part j'ai posé de la laine de bois, retenue avec des lattes. Il n'est pas trop tard pour que j'opte pour l'option torchis (même si je comptais poser du lambris, justement pour éviter la surcharge), donc je serais intéressé par les conclusions que tu serais amené à tirer après avoir consulté un charpentier. C'est sûr que sur du neuf, c'est sans doute un peu plus facile.

Bonne réflexion !

JN

Mickaël DELAGREE

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Re : Réalisation d'un plafond rampant en quenouilles
« Réponse #8 le: 29 août 2011 à 14:09:31 »
Bonjour à tous,

L'idée d'utiliser un mortier de terre (type torchis) sous toiture me semble intéressante. Dans une recherche de confort d'été et d'hiver, associer un enduit terre en intérieur avec un mélange plus léger vers l'extérieur peut sans doute répondre à ces attentes.
On a pu relever parfois des enduits de terre appliqués sur un lattis sous toiture, dans des pieces habitées autrefois.

Pour le pare-pluie, il me semble pertinent en tant que tel s'il est posé par dessus. S'il doit être coupé à chaque panne, je suis perplexe sur l'avantage d'en avoir un.
S'il est posé par dessus il faut se garder une lame d'air sous ardoise (ou volige).
Enfin ce pare-pluie a un rôle de pare-vent non négligeable.

Pour ce qui est des quenouilles, le travail (le temps) est très important. Nous sommes avec quelques amis, plusieurs a avoir adopté plutot une mise en oeuvre d'un terre-paille sous toiture retenu par un lattis enduit de terre ou un frein de vapeur +lambris.
(voir article revue Tiez Breiz n°23)
Il faut là aussi quelques samedi avec quelques mains fortes...

A bientôt

Mickaël